Avec notre envoyée spéciale à Valencia,Véronique Gaymard
Au sud de Valencia, des bus affrétés par les autorités déversent des centaines de personnes vêtues d’un tee-shirt rouge aux couleurs du chavisme. Sur des estrades des partisans hurlent dans les micros. Devant l’avenue barrée, des membres du parti socialiste uni du Venezuela, le PSUV posent devant une camionnette aux couleurs de PDVSA, la compagnie pétrolière, surmontée d’un mannequin gonflable à l’effigie de Hugo Chavez.
« Nous sommes ici, nous les patriotes, les révolutionnaires, les Vénézuéliens, pour suivre l’héritage du commandant Chavez et soutenir notre commandant en chef le président Nicolas Maduro. Encore une fois nous disons "non" au gouvernement de Donald Trump et à ses laquais en Amérique Latine, qui veulent s’approprier nos richesses. Nous sommes un peuple libre ici au Venezuela », lancent-ils
« Il n'y a pas de dictature »
Un peu plus loin, le commandant de la milice de l’Etat de Carabobo guide une cinquantaine d’hommes et de femmes en rang par deux, des personnes de maigre condition de communes voisines. « Le seul propos de cette mobilisation, c’est de montrer au monde entier qu’ici au Venezuela il n’y a pas de dictature comme le prétend une partie de l’empire qui est ici au Venezuela, c’est-à-dire les partis d’opposition. Ici on est en démocratie. On est un pays libre. Vous voyez à droite, à gauche, le peuple en masse qui soutient le président Maduro ! »
Un groupe d’étudiants de l’institut de technologie se repose à l’ombre. Alexandra 19 ans, ne sait pas vraiment pourquoi elle est là. « On est venus en soutien à Nicolas Maduro. D’après ce que je vois, c’est ça. Mais on ne nous a pas très bien expliqué pourquoi on était là. On nous a amenés avec des autobus », affirme-t-elle.
A l’ombre et un peu à l’écart, Josefina, 65 ans, et ses voisins regardent d’un mauvais œil le défilé de groupes qui rejoignent le rassemblement en soutien à Nicolas Maduro. « Nous on n’est pas chavistes, on regarde les gens, nous on est de l’opposition. Moi je ne vais pas me fâcher avec eux parce que ne sont que de pauvres ignorants, ils ne voient pas qu’on a faim. Ce gouvernement est un incapable. Cet argent pour leur payer les bus devrait être pour nous, les gens qui en ont besoin ! Nous les opposants quand on se rassemble, on fait tout à pied, on remplit les rues, pas comme ce qu’on voit ici ! Ce samedi on va manifester. Ici ce ne sont que des gens payés pour ne pas perdre leur emploi ».