La majorité d'opposition à l'Assemblée nationale a déclaré mardi 15 janvier à l'unanimité l'usurpation du pouvoir par Nicolas Maduro, rapporte El Universal. Les députés s'appuient sur trois articles de la Constitution. Partant du principe que le chef de l'Etat n'a pas été démocratiquement élu, l'opposition estime que ces articles confèrent à l'Assemblée nationale, seul pouvoir légitime, le droit de mettre en place un gouvernement de transition et de convoquer de nouvelles élections, explique le journal. Cette déclaration d'usurpation du pouvoir n'était pas le seul point à l'ordre du jour hier au Parlement vénézuélien.
D'après El Impulso, « les députés de la majorité d'opposition ont également adopté un accord qui demande à 46 pays - dont les Etats-Unis, l'Union européenne et les voisins latino-américains mais aussi les alliés du régime chaviste comme la Russie, la Chine et la Turquie - de geler les actifs et les comptes du Venezuela. Selon les élus, cette mesure est nécessaire pour protéger le patrimoine du peuple vénézuélien de la corruption ».
L'autre point très commenté aujourd'hui dans la presse vénézuélienne, c'est l'adoption, le même jour, par l'Assemblée nationale d'un décret d'amnistie. Un geste important si on en croit le site d'information Efecto Cocuyo, qui publie les six articles que comporte ce décret. Le texte garantit une amnistie à tout civil, militaire ou fonctionnaire qui a contribué ou contribuera à la défense de la Constitution vénézuélienne. Il en est de même pour les militaires, civils ou fonctionnaires qui contribueront au rétablissement de la démocratie dans le pays. Cette amnistie concernera tout acte commis entre janvier 1999, date de l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez, et aujourd'hui. Seront également amnistiées les personnes persécutées, emprisonnées ou exilées pour des raisons politiques. De nombreux journaux voient en ce texte un appel lancé à l'adresse des militaires et des hauts fonctionnaires. Et cet appel est un appel à la désobéissance.
La réponse du gouvernement vénézuélien
La réponse du gouvernement vénézuélien ne s'est d'ailleurs pas fait attendre. La séance de l'Assemblée nationale était toujours en cours quand le président est apparu à la télévision, entouré de l'état-major, note le quotidien 2001. « Nous sommes prêts à mourir pour défendre cette Constitution, ces institutions et vous, président du Venezuela, désigné par le peuple », a déclaré face aux caméras le ministre de la Défense, Padrino Lopez. Ce même Padrino Lopez qui, selon les informations du Washington Post, aurait demandé à Nicolas Maduro en décembre de renoncer à son deuxième mandat.
Dans les colonnes du journal officiel Correo del Orinoco, le président lui-même agite la menace d'une mobilisation des milices bolivariennes, ces civils qui ont été armés par Hugo Chavez pour défendre la révolution bolivarienne. Et l'autre homme fort du régime, le président de l'Assemblée constituante, « Diosdado Cabello, a annoncé que les forces révolutionnaires descendraient dans la rue le 23 janvier, jour de la grande mobilisation de l'opposition, pour rappeler au monde que le Venezuela ne se laisse pas trahir », rapporte Ultimas Noticias.
Pour le quotidien d'opposition Tal Cual il n'y a aucun doute : « la peur est en train de changer de camp ».
Caravane de migrants force l’entrée au Guatemala
Environ un millier de migrants honduriens ont quitté hier matin la ville de San Pedro Sula. Leur destination: le Mexique et la frontière américaine. Les migrants sont arrivés hier soir à la frontière avec le Guatemala où les autorités leur ont demandé de s'identifier, explique La Prensa. « Seul des personnes munies d'un passeport ou d'une pièce d'identité sont autorisées à entrer sur le territoire guatémaltèque », fait encore savoir le journal. Le quotidien guatémaltèque Prensa Libre rapporte de son côté que quelque 500 migrants de cette nouvelle caravane ont réussi à passer la frontière en force. Les 150 policiers honduriens, censés leur barrer le passage, ont été vite débordés.
Au Mexique, on se prépare également à l'arrivée de ces migrants. Selon les informations du journal Expansion, le gouvernement de Mexico est en train d'ériger un camp d'accueil dans le Chiapas, un Etat dans le sud-est du pays, non loin de la frontière avec le Guatemala, justement. L'équipe du nouveau président Andres Manuel Lopez Obrador a toutefois prévenu : elle va sécuriser la frontière mexicaine pour empêcher à l'avenir les entrées en force sur son territoire comme en 2018.
Au Mexique, ce ne sont pourtant pas les questions migratoires qui tiennent la Une des journaux aujourd'hui. Mais des nouvelles révélations autour du procès d'El Chapo. Le narcotrafiquant aurait versé des pots-de-vin à l'ancien président mexicain, Enrique Peña Nieto. Et pas de petites sommes: au moins quelques 100 millions de dollars américains. C'est ce qu'a affirmé hier devant le tribunal à New York Alex Cifuentes, ancien bras droit de Joaquin « El Chapo » Guzman, écrit aujourd'hui El Universal.
Accusations immédiatement rejetées par l'ancien chef de cabinet d'Enrique Peña Nieto qui, selon La Jornada, les a qualifiées de « fausses, diffamatoires et absurdes ».