Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Vendredi 11 janvier, Lindsey Graham était lapidaire. « Monsieur le président, décrétez l’urgence nationale maintenant ! Construisez le mur maintenant ! », écrivait le sénateur républicain dans un tweet.
Deux jours plus tard, celui dont on dit qu’il est l’un des proches de Donald Trump se voulait plus diplomate lors d’une interview sur Fox News. Sa priorité serait désormais d’en finir avec le shutdown. « J’exhorte tout le monde à rouvrir le gouvernement pour un court laps de temps, trois semaines par exemple, afin de voir si on peut trouver un accord. Mais si toujours rien n’a avancé, alors il faudra que le président considère d’utiliser ses pouvoirs en cas d’urgence nationale. C’est ma recommandation, même si je pense que la voie législative est bloquée. »
Donald Trump va-t-il suivre ce conseil ? Rien ne l’indique pour le moment. Certes le shutdown est de plus en plus impopulaire, et un sondage indique que le président et son camp sont tenus pour principaux responsables de la situation par une majorité d’Américains.
Mais la même étude montrait aussi que l’idée d’un mur à la frontière avec le Mexique, quoique toujours minoritaire, était elle de mieux en mieux acceptée.
De quoi donner au président l’envie de passer en force via une procédure d’urgence nationale ? Elle provoquerait une nouvelle crise politique, morale, et juridique et ne permettrait certainement pas de construire le mur d’un coup de baguette magique.