Ce vendredi 14 décembre, la police fédérale a débuté les recherches pour localiser M. Battisti, qui vit au Brésil depuis 2004. Reconverti en auteur de romans policiers, l’ex-militant résidait ces dernières années à Cananeia, petite ville dans l'Etat de Sao Paulo. Les policiers ne l’ont pas trouvé à son domicile et son avocat affirme ne pas savoir où se trouve son client, ajoutant qu’il ne lui a pas parlé depuis novembre.
Son acte d’extradition a été signé ce vendredi 14 décembre par Michel Temer. Cette signature intervient moins de 24 heures après la décision d'un juge de la Cour suprême d'ordonner l'arrestation de l'Italien de 63 ans en vue de son extradition vers son pays d'origine. L'ex-président Lula avait décidé ne pas le livrer en 2010. Cesare Battisti risque la prison à perpétuité en Italie où il est condamné pour quatre meurtres et complicité de meurtres pendant la fin des années 1970 lorsqu’il appartenait au groupe Prolétaires armés pour le communisme (PAC).
Bolsonaro veut livrer le « terroriste » à l’Italie
Un mandat de détention préventive a été émis le jeudi 14 décembre au soir par le juge Luiz Fux, pour éviter « une quelconque tentative de fuite » face à une éventuelle extradition. Il y a un an, ce même magistrat avait pris une décision favorable à Cesare Battisti, empêchant toute extradition avant que la Cour suprême ne statue sur son cas en séance plénière. Mais depuis, la situation politique du Brésil a changé. Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite, a été élu à la présidence de la République et a réitéré à plusieurs reprises son intention de livrer à l'Italie Cesare Battisti qu'il qualifie de « terroriste ». Le président élu lançait « Comptez sur nous ! » sur son compte Twitter au ministre de l’Intérieur Matteo Salvini.
Dans la soirée, le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a fait parvenir un message de « reconnaissance » au président Temer. « J'apprécie beaucoup la détermination de votre décision qui contribue à rendre justice aux victimes des actes pour lesquels Cesare Battisti a été condamné ainsi qu'à l'État italien », a ajouté M. Mattarella.