La caravane des migrants suivie de près en Equateur

La migration est un problème que les pays d’Amérique latine connaissent depuis longtemps. Des millions d’Equatoriens ont quitté leur pays par exemple lors de deux grandes vagues migratoires et de la crise écoomique de l’an 2000. Le pays en reçoit aussi des centaines de milliers, Colombiens, Haïtiens, Cubains et aujourd’hui Vénézuéliens. Le sort de la caravane des migrants est donc suivi de près par la presse locale, avec des nuances dépendant de la ligne éditoriale de chaque journal.

Avec notre correspondant en Equateur, Eric Samson

Aligné pendant dix ans sur le programme politique socialiste de l’ancien président Rafael Correa, El Telégrafo s’est, depuis, recentré, mais n’a pas perdu sa fibre sociale. Il insiste donc sur les raisons qui ont poussé des milliens de migrants à se masser à Tijuana dans l’espoir de passer aux Etats-Unis. « La violence et la pauvreté oppressent les Honduriens », insiste le journal qui rappelle que le Honduras est le 9e pays le plus dangereux au monde. Le quotidien El Comercio reprend les déclarations « à la Trump » du maire de Tijuana. Le journal note que la présence des migrants provoque des réactions contrastées dans cette ville, notamment des commercants qui craignent la fermeture de la frontière.

Ambivalence

Cette ambivalence est d’ailleurs un reflet de la situation en Equateur. Si, bien des millions d’habitants de ce pays ont migré aux Etats-Unis, en Espagne ou en Italie ces trente dernières années et sont donc sensibles à la situation des Honduriens au Méxique, la présence de centaines de milliers de Vénézuéliens provoque régulièrement des réactions xénophobes.

Ils dorment dans les rues

Ils ne sont pas majoritaires mais des Equatoriens se retouvent donc dans le cri « non à l'invasion » poussé par certains habitants de Tijuana. En Equateur comme au Mexique, les centres d’accueil sont saturés, poussant les migrants à dormir dans les rues, un parallèle rappellé par le quotidien El Universo.

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