Colis suspects aux Etats-Unis: le point sur l'enquête

Alors que Robert De Niro et Joe Biden ont à leur tour été visés par des colis suspects, où en est l'enquête sur ces mystérieux engins explosifs envoyés à des personnalités hostiles à Donald Trump ?

Des bombes artisanales en pleine campagne électorale américaine. Elles ont été envoyées à Barack Obama, Hillary Clinton, la chaîne américaine CNN et d'autres personnalités opposées à Donald Trump, comme l'acteur Robert De Niro, l'ancien vice-président démocrate Joe Biden ou le financier George Soros.

Tous ces colis piégés ont pu être interceptés par les services de sécurité avant d'arriver à destination, mais les autorités n'excluent pas que d'autres paquets suspects soient encore en cours d'acheminement. Le FBI s'est saisi de l'affaire.

Engins explosifs

Tous les colis interceptés ont une apparence similaire : les adresses sont imprimées par ordinateur sur des étiquettes collées sur les paquets. Chaque colis porte les mêmes six timbres et le même expéditeur : l'adresse du bureau de Debbie Wasserman Schultz, membre de la Chambre des représentants et ex-présidente du comité national du parti démocrate. Mais selon la police fédérale, elle semble hors de cause.

A l'intérieur des colis, des tubes remplis d'un matériel explosif, le tout entouré de fils électriques et de ruban adhésif. On ignore encore s'il s'agit d'un seul ou de plusieurs malfaiteurs.

Tensions politiques

Cette affaire de colis piégés met en tout cas une fois de plus en lumière la très forte polarisation politique qui règne aux Etats-Unis. Donald Trump a condamné mercredi ce qu'il qualifie d'« attaque contre la démocratie » américaine et a appelé au rassemblement.

Un appel qui n'a pas été suivi d'effet, y compris dans son propre camp : plusieurs commentateurs vedettes des médias de droite ont pointé du doigt les démocrates qui, selon eux, ont initié cette affaire de bombe pour se présenter comme des victimes et en tirer bénéfice lors des élections du 6 novembre.

Le président américain leur a emboité le pas sur son compte Twitter ce jeudi. « Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd'hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j'appelle les Fake News, a-t-il écrit. C'est devenu si mauvais et hargneux que c'est au-delà de toute description. Les médias traditionnels doivent mettre de l'ordre dans leurs affaires, VITE ! »

« Mensonge », « hargne »… Ce sont deux mots que l'on peut aussi retrouver dans la bouche des opposants à Donald Trump, qui l'accusent d'avoir créé ce climat délétère, souligne notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier. Et à ceux qui s’étonneraient de voir Robert De Niro dans la liste des personnes visées par les courriers suspects, rappelons que l’acteur ne manque pas une occasion de dénoncer Trump, n'hésitant pas à employer des mots que les télévisions américaines sont forcées de censurer.

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