Avec notre correspondant à Washington, Grégoire Pourtier
Donald Trump a évoqué l’affaire des colis piégés au tout début de son meeting. Reprenant les éléments de son allocution solennelle prononcée quelques heures plus tôt, il n’a pas dérapé, et s’en est félicité. « Vous avez vu comme je suis devenu sage ? », a-t-il lancé à ses milliers de supporters.
Le président américain a déroulé ensuite ses thèmes de prédilection. Mais au bout d’une demi-heure, alors qu’il était en train de dénoncer la candidate démocrate locale, il a - un peu - craqué : « Elle veut une gestion socialiste du système de santé… Désolé, j’essaie de dire cela très gentiment… En temps normal, j’aurais crié : "Ils veulent une gestion socialiste !" Là, je dis juste : "Ils veulent une gestion socialiste." J’essaie d’être gentil, d’accord ? »
« Un climat d’hostilité »
Le président va-t-il finalement exploser ?, se demande-t-on. Mais malgré quelques mimiques et imitations devenues des marques de fabrique, Donald Trump tiendra le cap. Il a épargné notamment Hillary Clinton, qui est en général le clou du spectacle, alors que sa base hurlait : « Mettez-la en prison ! »
Mais son ancien adversaire ayant reçu un colis piégé et lui-même ayant appelé à l’unité, cela aurait fait trop mauvais genre. De même, CNN n’a pas été pointé ce mercredi soir, même si M. Trump, sans monter la voix, et sans scrupules, a estimé que les médias entretenait « un climat d’hostilité » et ne faisaient que « propager des mensonges ».
Tout au long de la journée de mercredi ont été découvertes des bombes artisanales envoyées à plusieurs grandes figures du Parti démocrate, les anciens présidents Bill Clinton et Barack Obama, mais aussi un ancien ministre de la Justice ou une parlementaire, par exemple.
Un autre colis, adressé à un ex-directeur de la CIA, est aussi arrivé dans les locaux de la chaîne CNN, qui ont dû être évacués en plein direct. Aucune victime n’a été à déplorer, et il n’y a pour le moment aucune revendication.