Donald Trump fait plusieurs fois par semaine des meetings de soutiens aux candidats républicains, mais face à la foule, c'est bien de lui-même qu'il parle ; de ses succès, de ses obsessions, de ses promesses. Au Texas, Etat frontalier avec le Mexique, c'est évidemment contre les clandestins, actuels ou à venir, qu'il s'est déchaîné lundi, relate notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier.
Selon les autorités, ils seraient quelque 5 000 migrants centraméricains à être entrés lundi 22 octobre au Mexique. Plus de 7 000 selon les Nations unies. Or, le président américain estime qu'il y a parmi ceux qui veulent entrer aux Etats-Unis des gens très dangereux. Plusieurs zones du pays seraient déjà « en guerre » à cause de ces « animaux ». Les responsables ? L'opposition démocrate, laxiste et manœuvrant pour récupérer le pouvoir.
Les démocrates dans le viseur
« Au moment même où nous parlons, le Parti démocrate encourage ouvertement des millions d'étrangers illégaux à enfreindre nos lois, violer nos frontières et submerger notre nation. C'est ce qu'il se passe. Les démocrates ont lancé un assaut contre la souveraineté de notre pays, la sécurité de notre nation et de chaque Américain », a lancé M. Trump devant ses supporters à Houston.
Ses solutions sont simples : construire un mur à la frontière, empêcher le rapprochement familial, renvoyer les clandestins sans tergiverser ou encore arrêter les financements accordés aux pays qui ne retiennent pas leurs concitoyens. Et Donald Trump se réjouit presque ainsi d'être si impopulaire à l'étranger.
« Vous pouvez le dire, je suis un nationaliste ! », assume-t-il.
La caravane rassemble toujours plus de migrants
Les gesticulations du président américain n'empêchent pourtant pas, pour l'instant, la caravane de poursuivre son chemin. Ni la chaleur accablante, ni la longue marche à venir, ni les nouvelles menaces du locataire de la Maison Blanche n’ont découragé des milliers de migrants qui ont passé la nuit à Tapachula dans la région du Chiapas, rapporte notre correspondant à Mexico, Patrick-John Buffe.
Après s’être reposés tant bien que mal dans les parcs publics, ils ont entamé à la mi-journée la seconde étape de leur traversée du Mexique. Une étape de 35 kilomètres qui les a conduits à Huixtla après sept heures de marche. Rapidement, cette petite ville a été envahie par une véritable marée humaine.
Le président mexicain met en garde
Force est de constater que cette caravane rassemble toujours plus de migrants, dont il est difficile d’estimer le nombre. Il est probable que des Centraméricains, qui se trouvaient déjà dans la région, aient décidé de se joindre à cette caravane qui leur garantit une plus grande sécurité lors de leur traversée du Mexique.
Mais c’est parce que la plupart d’entre eux sont entrés de manière illégale dans le pays que le président Peña Nieto a engagé une nouvelle fois les membres de cette caravane à légaliser leur statut migratoire. Il les a mis en garde : s’ils ne le font pas, ils pourront difficilement atteindre leur objectif, que ce soit d’entrer aux Etats-Unis ou même de rester au Mexique.