Pour Geneviève Garrigos, responsable de la région Amérique pour Amnesty International, l’administration Trump a mis en place un système discriminatoire qui ne respecte pas le système d’asile qui existe aux Etats-Unis, et ce afin de dissuader les familles de la demander.
« Cette politique est basée premièrement sur le refoulement, parce que de fait c’est un refoulement de tous ceux qui se présentent aux postes-frontière, explique Geneviève Garrigos. Il y a également les détentions arbitraires qui peuvent au motif qu’ils sont en train d’examiner la demande d’asile, maintenir les personnes mêmes les plus vulnérables jusqu’à trois ans en détention. »
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Evidemment les premières images qui viennent en tête sont celles d'enfants séparés de leurs parents, après leur traversée de la frontière. « Alors qu’on nous avait dit que seules quelques familles avaient été séparées, nous nous constatons dans ce rapport qu’entre avril et août de cette année, plus de 6 000 de ce qu’on appelle "unités familiales" ont été séparées. 8 000 depuis 2007, c’est un chiffre a minima puisque les familles où ça ne concerne pas directement les parents et les enfants, par exemple avec les grands parents, les oncles, ne sont pas comptabilisés. »
Une politique implacable qui paraît pardoxale au regard des chiffres de l'immigration aux Etats-Unis ces dernières années. « Lorsque l’on regarde les statistiques, le nombre de demandes d’asile, le nombre de personnes aussi qui sont arrivées à la frontière en 2017 et en 2018 sont les plus bas depuis près de 40 ans. »
Entre entres recommandations, Amnesty demande au Congrès américain d’accroître sa surveillance sur les activités du Département de la sécurité du territoire (DHS), d’adopter une législation « interdisant la séparation et/ou la détention » des familles avec enfants et au DHS de « cesser immédiatement de refouler les demandeurs d’asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique ».