Y a-t-il eu des cas d'agressions sexuelles et de maltraitance au sein des centres de rétention pour migrants américains récemment ? C'est la question à laquelle devait répondre Matthew Albence, le directeur des services américains de l'immigration, interrogé mardi par des sénateurs à Washington.
« Je pense que la meilleure façon de décrire ces centres est de les comparer à des camps d'été, a-t-il assuré. Les gens peuvent boire et manger 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils peuvent suivre des cours, se détendre (...) Je suis donc très à l'aise avec le niveau de service et de protection qu'offrent ces centres. »
La réalité serait bien différente, selon les propos de la sénatrice démocrate Diane Feinstein. « Mon équipe a visité un établissement en Californie, dans lequel les enfants n'avaient pas assez d'eau et de nourriture. Ils étaient forcés de dormir à même le sol sans manteau ni couverture. Nous avons donc, nous le Sénat, l'obligation constitutionnelle et morale d'intervenir », a-t-elle fait valoir.
Bilan : plusieurs sénateurs, démocrates mais aussi républicains, proposeront un projet de loi pour interdire la séparation des enfants. Et justement, quant à la question « pourquoi le gouvernement n'a-t-il toujours pas pu réunir toutes les familles ? », les personnes interrogées n'ont pas répondu.
Petit détail d'importance à relever : lorsqu'un des membres de la commission a demandé aux hauts fonctionnaires de l'immigration américaine de lever la main s'ils pensaient que la politique de tolérance zéro face à l'immigration était un succès, aucun n'a levé la main mardi.
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■ Reportage : Les grands-mères mobilisées contre la politique migratoire de Trump
Une caravane de grands-mères fait route vers le sud des Etats-Unis pour dénoncer la politique migratoire de l'administration. Une petite trentaine de femmes se sont donné rendez-vous en plein centre de Manhattan mardi pour un départ en bus sous les vivats et les caméras des journalistes. Sur plus de 2 500 kilomètres, les « Raging Grannies » (les « grands-mères enragées ») ont prévu de donner de la voix pour défendre le droit des enfants de migrants à ne pas être séparés de leurs parents.