Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« La sécurité est primordiale et il n'est pas rare que des enfants soient victimes de trafic de la part de ceux qui prétendent être leurs parents », déclare un fonctionnaire pour justifier la mise en place de tests ADN sur les enfants de migrants.
Mais ce procédé confirme surtout l'absence de dispositif prévu en amont pour permettre la réunion de ces familles. Celles-ci ont été séparées par la police des frontières jusqu'à ce que le président américain, face au tollé provoqué par cette pratique, y mette un terme.
Selon la chaîne de télévision CNN, ces tests ADN ciblent en premier lieu les plus jeunes, incapables de donner des informations précises sur leur filiation. Une pratique jugée déplorable par les organisations d'aide aux migrants : « la collecte de données aussi sensibles permettra au gouvernement d'exercer une surveillance sur ces enfants pour le reste de leurs vies », dénonce le responsable d'une association du Texas. D'autres, plus positifs, soulignent que cela démontre les efforts des autorités pour réunir ces familles.
Il faut dire que le temps presse : la justice a donné jusqu'au 10 juillet à l'administration pour qu'elle retrouve les parents des enfants de moins de cinq ans. L'échéance est fixée au 26 juillet pour les autres mineurs. L'administration, elle, refuse de communiquer le nombre d'enfants concernés.