Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Tous les Américains devraient rejeter l'éloge fait par le président d'une agression violente contre un journaliste en train de faire son travail. Cela équivaut à la célébration d'un crime », peut-on lire dans le communiqué du président de l'association des correspondants de la Maison Blanche.
La veille, Donald Trump avait présenté Greg Gianforte, comme l'une des personnes les plus respectées du Congrès. « Un incroyable leader du Montana » a précisé le président, sous les applaudissements de la foule, avant de rappeler l'épisode qui a valu au représentant une condamnation en justice.
« Je ne devrais pas le dire, mais il n'y a pas à avoir honte. J'étais à Rome avec les dirigeants du monde entier quand j'ai entendu parler de ça. On venait d'endosser la candidature de Greg et j'ai entendu qu'il avait jeté un journaliste à terre. Et il était en tête, c'était la veille des élections et je me suis dit : " oh ! c'est terrible il va perdre les élections. ". Et après je me suis dit : " mais non, je connais bien le Montana, ça va l'aider. " Et ça l'a aidé. »
Les attaques de Donald Trump contre la presse sont récurrentes, mais présenter de manière positive des violences à l'encontre d'un reporter au moment où le monde s'indigne devant la disparition de Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien disparu en Turquie, est franchement déplacé.
Interrogé ce vendredi soir sur cette intervention qui a suscité de nombreuses réactions, le président américain a assuré ne pas regretter ses déclarations et a réaffirmé que le parlementaire Greg Gianforte était « le genre de type » qu’il appréciait.
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