Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
A l’initiative de cette vaste contre-attaque de 200 médias américains, le Boston Globe signe un éditorial intitulé « Les journalistes ne sont pas l’ennemi ». Une réponse à l’expression « ennemis du peuple » régulièrement utilisée par Donald Trump pour désigner les médias.
Une rhétorique dangereuse pour la démocratie selon le Boston Globe qui montre sondage Ipsos à l’appui combien celle-ci influe sur l’opinion. 29% des Américains et 48% des sympathisants républicains pensent qu’en effet les médias sont bien l’ennemi du peuple.
« La liberté de la presse est essentielle pour sécuriser la liberté »
Le sondage montre aussi combien la parole présidentielle clive le pays. A la question de dire si le New York Times, cible favorite de Trump, est fiable : 90% des sympathisants démocrates répondent oui, contre 38% des républicains. En écho aux insultes de l’actuel locataire de la Maison Blanche, le grand quotidien de Boston cite notamment le père fondateur John Adams « la liberté de la presse est essentielle pour sécuriser la liberté » ou encore l’ancien président républicain Ronald Reagan « notre tradition de liberté de la presse est une partie vitale de notre démocratie ».
Au-delà même des Etats-Unis, le prestigieux quotidien estime que Donald Trump envoie un signal alarmant à tous les despotes de la planète. Celui de dire que les journalistes peuvent être traités comme des ennemis intérieurs.