Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Le jour et les modalités exactes de son audition restent à négocier, mais Christine Ford devrait être entendue en fin de semaine prochaine par le Sénat. Les républicains qui veulent aller vite lui avaient adressé un ultimatum vendredi, menaçant d’organiser un vote de confirmation sans même entendre son témoignage.
De son côté, Christine Ford souhaite être entendue jeudi par les sénateurs avec un témoin des faits présumés. Celle qui est aujourd’hui professeur de psychologie à l’université de Palo Alto en Californie accuse le très conservateur et catholique juge Brett Kavanaugh d’agression sexuelle lorsqu’ils étaient tous deux lycéens dans les années 1980 lors d’une soirée très arrosée.
L’enjeu est immense, car son témoignage pourrait gripper la nomination de Brett Kavanaugh, candidat de Donald Trump à la Cour suprême. Nomination qui pourrait elle-même bouleverser l’équilibre politique de la haute cour et menacer, selon ses détracteurs, le droit à l’avortement, mais aussi ceux des noirs ou des homosexuels.
Vendredi sur Twitter, Donald Trump s’est étonné du silence de Christine Ford pendant plus de 30 ans. Cette mise en doute de la parole d’une victime présumée par le président américain a suscité un tollé immédiat. « Nous devons traiter les survivants d’agressions sexuelles avec respect, ne pas les intimider, ni tenter de leur faire garder le silence », lui a répondu Diane Feinstein la sénatrice de Californie qui a été la première à révéler ces accusations.