Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Des témoignages terribles et sobres comme « J'avais trois ans » ou « c'était mon père », aux explications si souvent entendues « je l'ai dit à mes parents mais ils ne m'ont pas cru », « j'avais honte », « je pensais que c'était de ma faute »...
Avec le mot clé #WhyIDidntReport, des dizaines de milliers de femmes racontent sur Twitter les raisons pour lesquelles elles ont renoncé à poursuivre en justice les auteurs des agressions sexuelles qu'elles ont subies.
A l'origine de cet afflux massif de confessions apeurées ou résilientes, un message du président américain posté dans la matinée : « si l'agression sur le docteur Blasey Ford était aussi grave qu'elle le dit, une plainte aurait été immédiatement déposée », a écrit Donald Trump.
Comme désormais des dizaines de milliers d'internautes, Christine Blasey Ford a expliqué avoir mis des années avant de pouvoir parler de cette tentative de viol qu'elle dit avoir subi de la part de Brett Kavanaugh.
Avec son tweet, qui a aussi suscité la réaction ulcérée d'une sénatrice républicaine, le président a sérieusement compliqué la confirmation de la nomination du juge Kavanaugh à la Cour suprême. Exactement ce que craignaient les conseillers de la Maison Blanche, qui se félicitaient jusqu'alors de la réserve observée par Donald Trump sur ce dossier.