Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Pour motiver son appel devant la cour californienne de San Fancisco, Monsanto estime tout simplement que sa condamnation à 289,2 millions de dollars n'a pas été suffisamment étayée.
« La décision du jury est totalement en contradiction avec plus de 40 ans d'utilisation et nombre de données et analyses scientifiques montrant que les herbicides à base de glyphosate sont sûrs et ne provoquent pas de cancer chez l'homme » assure Bayer dans un communiqué.
Le groupe allemand vient de racheter Monsanto et de faire disparaitre son nom désormais sulfureux après sa condamnation en août dernier, suite à la plainte d'un jardiner californien en phase terminale d'un cancer après avoir manipulé de fortes quantités de Roundup.
Bayer considère que Dewayne Johnson n’a pas prouvé que le glyphosate avait provoqué son cancer et que les éléments scientifiques qu’il a présentés au procès « étaient bien inférieurs à la norme de causalité requise par la loi californienne ».
Le tribunal de San Francisco a pourtant rendu un verdict contraire en août dernier. Un verdict catégorique et accablant pour le géant de l'agrochimie. Et ce à double titre. D'abord en raison de la dangerosité du Roundup qualifié par le jury de « facteur substantiel » dans le cancer du jardinier Dewayne Johnson. Mais aussi parce que le jury avait estimé, documents internes à l'appui, que la firme a toujours connu et caché les dangers de son désherbant.
« Pas assez de preuves », répond Monsanto, qui fait désormais face à près de 5 000 plaintes similaires aux États-Unis et demande un nouveau procès à la justice californienne, censée rendre son avis le 10 octobre prochain.