avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
C’est un véritable système de corruption, mis en place par Nestor Kirchner et maintenu quand son épouse lui a succédé, qui a fonctionné entre 2003 et 2015. Ainsi que l’a reconnu le président de la Chambre de la construction de l’époque, toutes les entreprises bénéficiaires de commandes publiques étaient tenues de reverser 20 % du montant du contrat aux Kirchner.
À l’origine de ces aveux, une investigation du quotidien La Nación qui a révélé l’existence de cahiers où le chauffeur d’un ancien secrétaire d’État détaillait les transferts de fonds entre les entreprises et la présidence. Nombre d’hommes d’affaires ont reconnu les faits, tout en se disant victimes d’une extorsion du gouvernement.
Cela n’a pas empêché le juge de les mettre aussi en examen, aux côtés de Cristina Kirchner et de ses anciens ministres. Parmi les inculpés, on compte les PDG des trois plus importants groupes industriels du pays, ainsi qu’un cousin germain du président Mauricio Macri, Ángelo Calcaterra.
Au-delà du sort de Cristina Kirchner et de la corruption de son gouvernement, c’est la connivence quasi maffieuse entre pouvoir politique et milieux d’affaires, qui est ainsi mise au jour.
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