Alena: dernière ligne droite dans les négociations avec le Canada

Le président américain a donné jusqu’à ce vendredi 31 août au Canada pour entrer dans l’accord commercial déjà négocié entre les Etats-Unis et le Mexique. Donald Trump a fait planer la menace de signer deux accords bilatéraux avec ses voisins plutôt qu’un pacte trilatéral pour remplacer l’Alena, l’accord de libre-échange en vigueur depuis 1994. Mais l’échéance fixée par la Maison Blanche pourrait ne pas être respectée.

Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet

Les négociations entre les Etats-Unis et le Canada achoppent sur plusieurs sujets, notamment sur les produits laitiers et le règlement des contentieux commerciaux. Les nouvelles taxes imposées par la Maison Blanche sur l’acier et l’aluminium sont également une source de tension entre les deux pays.

Donald Trump a menacé de renoncer à un accord trilatéral et d’imposer des taxes sur les voitures canadiennes si les discussions n’aboutissent pas avant ce vendredi. Mais au Congrès, plusieurs élus ont annoncé qu’ils n’avaliseraient pas l’accord négocié avec le Mexique si le Canada ne l’intégrait pas.

La réelle échéance que souhaite respecter Donald Trump pour signer l’accord est le 1er décembre, date de la transition présidentielle au Mexique. Les Américains ne veulent pas prendre le risque de voir cette nouvelle administration mexicaine remettre en cause en accord négocié avec la précédente.

Or la loi américaine contraint la Maison Blanche à communiquer au Congrès le texte de l’accord 90 jours avant la signature. Techniquement, cela laisse en réalité aux Canadiens jusqu’à la fin septembre pour poursuivre les discussions. Mais ils pourraient donner leur accord sur un texte préliminaire dès ce vendredi en signe de bonne volonté.


L'automobile et le marché canadien du lait au cœur des discussions

Le Canada et les États-Unis entretiennent des relations commerciales intenses. Des échanges particulièrement cruciaux pour le Canada, dont les trois quarts des exportations sont à destination des États-Unis.

Le Canada est aussi le premier client des États-Unis et y achète plus de marchandises que la Chine, le Japon et le Royaume-Uni réunis, comme le souligne Ottawa. En 2017, les États-Unis ont vendu 282 milliards de dollars [environ 242 milliards d'euros] de biens au Canada, qui leur en a vendu en retour pour près de 300 milliards de dollars [environ 260 milliards d'euros]. D'où un déficit commercial américain à l'égard du Canada.

L'an dernier, environ 14 milliards de dollars américains [environ 12 milliards d'euros] d'acier ont été échangés entre les deux pays. Et si un accord concernant le secteur automobile semble avoir déjà fait l'objet d'un consensus, rien de tel pour le secteur laitier. Les États-Unis exigent un très large accès au marché canadien du lait. Or, les producteurs de lait au Canada en font un casus belli avec le gouvernement à un an des élections législatives canadiennes. Cela, car ils profitent d’une bonne protection depuis les années 1970.

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