Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Comme souvent, c'est par tweet que Donald Trump a donné le ton. « Notre relation avec le Mexique se renforce d'heure en heure... Un grand accord commercial pourrait arriver bientôt ! », a-t-il estimé en substance samedi.
Le président américain avait remis en cause l'Alena dès son entrée en fonction, le qualifiant de « désastreux » pour son pays. Depuis, il avait choisi d'agresser systématiquement son voisin du sud plutôt que de chercher à l'amadouer.
Alors est-il désormais encouragé par le changement d'administration à Mexico ? Elu président en juillet, Andres Manuel Lopez Obrador n'entrera pourtant en fonction qu'en décembre, et le Mexique a conservé la même ligne directrice sur ce dossier, vital pour son économie puisque pays exporte près de 80 % de sa production vers les Etats-Unis.
Le Canada en retrait
Depuis plus d'un mois, le ministre mexicain de l'Economie Ildefonso Guajardo et celui des Affaires étrangères Luis Videgaray font la navette entre Mexico et Washington pour rencontrer le représentant américain au commerce Robert Lighthizer.
Les discussions sont techniques, certains compromis sont en passe d'être trouvés, et le principal point de friction - la volonté de Washington de renégocier tous les cinq ans - semble avoir été abandonné.
Va-t-on donc assister bientôt au sauvetage de l'Alena ? Les négociations sont en fait loin d'être terminées puisque le troisième participant à l'accord, le Canada, se tient lui toujours en retrait pour le moment.
Mais les trois pays savent que leurs économies sont très dépendantes l'une de l'autre, et malgré déjà plus d'un an et demi de psychodrame, personne n'a intérêt à ce que l'Alena disparaisse.