La Maison Blanche l'a annoncé mercredi 15 août, John Brennan qui a dirigé la CIA jusqu'en 2017 se voit retirer son habilitation secret défense. L'usage veut pourtant que d'anciens hauts responsables conservent cet accès aux informations sensibles, ce qui leur permet par exemple d'être consultés par leurs successeurs.
Mais si John Brennan est ainsi sanctionné, c'est pour avoir ouvertement critiqué l'actuel président américain. L'ancien patron de la CIA a parlé d'un « acte de trahison » lorsque Donald Trump a donné raison à Vladimir Poutine lors de leur rencontre le mois dernier. Ce faisant, le président américain a contredit ses propres services de renseignement concernant l'affaire des ingérences russes dans la campagne électorale.
Mais cette punition ne passe pas auprès d'anciens patrons et cadre de la CIA. Robert Gates, George Tenet, Leon Panetta, David Petraeus s'insurgent. Qu'ils aient été nommés par des présidents républicains ou démocrates, ils dénoncent dans un texte commun une décision « inappropriée et extrêmement regrettable » visant « à étouffer la liberté d'expression ».
Les anciens chefs-espions ajoutent que jamais auparavant l'habilitation secret défense n'avait été utilisée « comme un instrument politique ».