La première exécution d'un condamné à mort au fentanyl a eu lieu aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, un détenu a été exécuté ce mardi 14 août au matin pour la première fois par une injection létale à base de fentanyl. L’utilisation de ce puissant opiacé par le Nebraska fait polémique. Chaque année, le fentanyl est en effet responsable de dizaines de milliers de morts par overdose aux Etats-Unis. Outre le fentanyl, le Nebraska a ajouté dans son cocktail mortel un sédatif, un relaxant musculaire et du chlorure de potassium pour provoquer l’arrêt cardiaque. Le Nebraska, qui avait interdit la peine de mort en 2015 avant de la rétablir par référendum en 2016, se justifie en assurant faire face à une pénurie de produits létaux.

Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve

Selon les services pénitentiaires du Nebraska, cette première exécution au fentanyl a été menée avec professionnalisme et dans le respect de la dignité. D’après les journalistes sur place, le détenu a d’abord respiré bruyamment puis s’est mis à tousser, à tourner la tête, avant que son visage ne devienne rouge puis violet. Finalement Carey Dean Moore, condamné en 1979 pour le meurtre de deux chauffeurs de taxi a été déclaré décédé au bout de 23 minutes.

Aux Etats-Unis, l’utilisation du fentanyl pour une peine capitale soulève un débat éthique. Cet analgésique cent fois plus puissant que la morphine est souvent consommé par les toxicomanes. Il est au cœur de la crise des opioïdes et cause chaque année des dizaines de milliers de morts par overdose.

Le Nebraska qui n’avait pas exécuté de condamné à mort depuis 1997 explique être désormais contraint d’utiliser du fentanyl faute de parvenir à se procurer les produits létaux habituels.

Soucieux de préserver leur image, les laboratoires sont en effet de plus en plus réticents à les vendre aux prisons pratiquant la peine de mort. Un laboratoire allemand avait d’ailleurs porté plainte contre le Nebraska estimant qu’il avait obtenu ses produits illégalement. Plainte rejetée ce lundi par un tribunal fédéral permettant ainsi l’exécution du Carey Moore à 60 ans, dont 38 passés dans le couloir de la mort.

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