Gina Haspel confirmée à la tête de la CIA contre une signature sur la torture

Une femme à la tête de la CIA, c'est une première. Le Sénat américain a confirmé, jeudi 17 mai 2018, la nomination de Gina Haspel à la tête de la célèbre agence du renseignement américain. Cela n'allait pas de soi ; son passé de directrice d'un centre d'interrogatoire de la CIA où la torture était pratiquée a soulevé de nombreuses réticences, dont elle est finalement venue à bout en s'engageant par écrit sur le sujet.

Avec notre correspondante à Washington,  Anne Corpet

Quarante-cinq voix contre, 54 pour. Malgré l'opposition de deux sénateurs républicains, Gina Haspel a été confirmée à la tête de la Central Intelligence Agency, la CIA. Six élus démocrates ont voté en sa faveur. Cela n'allait pas de soi, son passage à la tête d'un centre de détention de l'agence en Thaïlande en 2002 ayant soulevé de fortes réticences. Les simulations de noyade (« waterboarding ») y étaient pratiquées sur les détenus soupçonnés de terrorisme. Et les vidéos de ces interrogatoires avaient été détruites...

La prestation de Mme Haspel devant la commission du renseignement du Sénat n'avait pas levé toutes les ambiguïtés. Comme l'agence il y a quelques années, elle avait qualifié la torture d'immorale, mais avait ajouté que grâce à cette pratique, la CIA avait obtenu de précieux renseignements.

Il a fallu qu'elle récuse par écrit les programmes secrets de la CIA, qui autorisaient la torture, pour finalement convaincre suffisamment d'élus. Le président Trump, qui entretient depuis la campagne de la primaire républicaine de 2016 un point de vue ambigu sur la question, a salué sa nomination par un tweet d'une grande sobriété. Le président félicite la nouvelle directrice de l'agence, sans mentionner cette fois-ci le fait qu'il s'agit de la première femme nommée à la tête de la CIA.

→ Archive RFI : Le rapport du Sénat américain sur la torture, un exercice de démocratie compliqué

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