Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
C’est une gifle à un allié fidèle, dit le communiqué de l’ambassade d’Israël qui s’étonne du timing de la décision. Elle réjouit évidemment la mission diplomatique palestinienne et la communauté des Palestiniens établis ici, souvent depuis deux, trois, voire quatre générations.
Comment expliquer cette décision tardive de Juan Manuel Santos, très ami d’Israël ? Parce que son prix Nobel de la paix l’a exposé à des pressions de plus en plus fortes.
Le gouvernement d’Ivan Duque fait mine d’être agacé par la décision, comme s’il s’agissait d’un coup bas de son prédécesseur. Le nouveau ministre des Relations extérieures Carlos Holmes Trujillo a indiqué qu’il allait étudier la question, laissant entendre que la Colombie pourrait revenir sur sa décision.
Mais toutes les sources confirment qu’Ivan Duque et Carlos Holmes Trujillo ont été associés à la décision et l’ont approuvée. Au cours de sa campagne, Duque avait annoncé qu’il envisageait de déplacer l’ambassade de Colombie en Israël à Jérusalem, provoquant le tollé de cette communauté palestinienne qui est très puissante sur la côte et vote très à droite. Ivan Duque a dû faire marche arrière.