Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Rick Gates est un menteur, et on ne peut donc pas se fier à son témoignage. C'est en tout cas ce qu'a essayé de démontrer mardi la défense de Paul Manafort, son ancien associé, acculé pour blanchiment d'argent et fraude fiscale présumés.
Alors en effet, Rick Gates a bien menti aux enquêteurs, ce qui lui a d'ailleurs valu, entre autres, d'être inculpé. Mais le contexte est très différent.
A l'époque, il essayait de sauver sa peau, et celle de Manafort par la même occasion. Désormais, il dit vouloir se racheter en révélant la vérité, et en espérant ainsi alléger sa peine alors qu'il a reconnu avoir participé à ces magouilles, et en avoir profité personnellement.
Mais depuis une semaine, c'est bien Manafort qui apparaît comme le grand ordonnateur des fraudes fiscales et confections de faux documents qui ont permis de détourner des dizaines de millions de dollars, en alimentant notamment des comptes à Chypre ou à Saint-Vincent et les Grenadines.
Acteur discret, mais influent de la politique américaine depuis 40 ans, le lobbyiste était sur la défensive depuis le début, mais le témoignage très attendu, et accablant, de son ancien bras droit pourrait avoir été décisif pour les 12 jurés.
Lundi et mardi, la tension était palpable dans la salle d'audience, Gates, 46 ans, et Manafort, 68 ans, évitant de croiser leurs regards.