Procès Manafort aux Etats-Unis: les révélations de Rick Gates

Aux Etats-Unis, le procès de Paul Manafort se poursuit, et l'ancien directeur de campagne de Donald Trump a été confronté pendant deux jours à son ancien bras droit, témoin-clé de l'accusation. Rick Gates, qui a déjà plaidé coupable, a notamment décrit les méthodes employées pour échapper à l'impôt américain, alors que leur société de conseil engrangeait des millions de dollars pour des activités en Ukraine. Ce procès est le premier mené à la suite des enquêtes du procureur spécial sur l'ingérence russe lors de la présidentielle de 2016. Ce sujet précis n'est pas abordé lors de ces audiences, mais le verdict renforcera ou discréditera le travail du procureur Robert Mueller, que Donald Trump dénonce comme une « chasse aux sorcières ».

Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier

Rick Gates est un menteur, et on ne peut donc pas se fier à son témoignage. C'est en tout cas ce qu'a essayé de démontrer mardi la défense de Paul Manafort, son ancien associé, acculé pour blanchiment d'argent et fraude fiscale présumés.

Alors en effet, Rick Gates a bien menti aux enquêteurs, ce qui lui a d'ailleurs valu, entre autres, d'être inculpé. Mais le contexte est très différent.

A l'époque, il essayait de sauver sa peau, et celle de Manafort par la même occasion. Désormais, il dit vouloir se racheter en révélant la vérité, et en espérant ainsi alléger sa peine alors qu'il a reconnu avoir participé à ces magouilles, et en avoir profité personnellement.

Mais depuis une semaine, c'est bien Manafort qui apparaît comme le grand ordonnateur des fraudes fiscales et confections de faux documents qui ont permis de détourner des dizaines de millions de dollars, en alimentant notamment des comptes à Chypre ou à Saint-Vincent et les Grenadines.

Acteur discret, mais influent de la politique américaine depuis 40 ans, le lobbyiste était sur la défensive depuis le début, mais le témoignage très attendu, et accablant, de son ancien bras droit pourrait avoir été décisif pour les 12 jurés.

Lundi et mardi, la tension était palpable dans la salle d'audience, Gates, 46 ans, et Manafort, 68 ans, évitant de croiser leurs regards.

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