Dans l’Ohio se tient ce mardi une élection partielle pour le Congrès américain qui représente un haut risque pour le président Donald Trump et le parti républicain : les électeurs du douzième district de l'Ohio doivent choisir aujourd'hui un nouvel élu pour la Chambre des représentants. Ce scrutin, organisé a quelques semaines seulement des élections de mi-mandat de novembre est nécessaire parce que le représentant du 12e district, le républicain Patrick Tiberi a démissionné pour accepter un poste dans l'industrie.
Et c'est ainsi qu'un très jeune candidat démocrate, Danny O'Connor, a peut-être des chances de créer la surprise. Les derniers sondages prédisent, en effet, une course plus que serrée entre cet avocat de seulement 31 ans et son adversaire républicain, Troy Balderson, la cinquantaine et qui est actuellement élu au Sénat de l'Ohio. Rien que cette tendance fait trembler les républicains, constate le Washington Examiner. Car « le siège du 12e district de l'Ohio à la Chambre des représentants est occupé depuis 35 ans par des élus conservateurs ».
Une victoire du candidat démocrate résonnerait donc bien au-delà des frontières de cet État. The Plain Dealer, un journal local de la ville de Cleveland, estime même qu'une telle victoire serait « un véritable séisme politique » puisqu'elle galvaniserait les troupes démocrates et leurs électeurs à l'approche des élections de mi-mandat. Durant ces scrutins en novembre, il faudrait 23 sièges de plus aux démocrates pour reconquérir la majorité à la Chambre des représentants. Selon The Plain Dealer, l'un des facteurs décisifs de l'élection dans l'Ohio aujourd'hui sera d'ailleurs la mobilisation. « En effet », écrit le journal, « des élections partielles suscitent généralement moins d'attention de la population que des élections générales. Mais ceux des électeurs qui votent lors d'un scrutin partiel sont habituellement hautement motivés ».
Pour éviter un scénario catastrophe, les républicains et des organisations qui leur sont proches ont dépensé beaucoup d'argent : « 3,7 millions de dollars. C'est le montant pour financer des spots électoraux de dernière minute », rapporte le New York Times. Et ceci, renchérit le Washington Examiner, « alors que les républicains devraient facilement gagner cette élection, sans dépenser cinq fois plus que leurs concurrents démocrates ». Et le journal de conclure : « Peu importe qui gagne au final l'élection d'aujourd'hui et pour quelle raison, cette campagne est donc d'ores et déjà une perte pour le Parti républicain ».
Paraguay : première victoire de la population contre la corruption des élus
Au Paraguay, des milliers de personnes ont célébré, hier soir dans la capitale Asuncion, la démission d'un député qui avait admis avoir commis des actes de corruption. José Maria Ibañez a annoncé hier soir sa démission, rapporte le quotidien ADN. Ce député issu du parti au pouvoir avait admis avoir inscrit son personnel domestique sur la liste des salariés du parlement pour les rémunérer. La semaine dernière, ses collègues de la Chambre basse avaient accepté ses excuses et sa proposition de rembourser les sommes dues au Parlement. Mais un mouvement de protestation populaire a finalement obligé José Maria Ibañez à quitter son poste.
Cette annonce a suscité des scènes de liesse sur l'une des grandes places de la capitale du Paraguay. « 'Quand le peuple se lève, les rats s'en vont. Ils ont peur de nous', a clamé l'un des leaders étudiants, à la pointe du mouvement de protestation, sous les applaudissements enthousiastes de la foule », rapporte La Nacion. « Le vote n'est pas un chèque en blanc. Les Paraguayens ne sont pas disposés à accepter pendant cinq ans des autorités corrompues. Ceci est un message clair à tous les parlementaires et même au président de la République », a déclaré une sénatrice de l'opposition, citée par Ultima Hora.
Forts de ce premier succès, beaucoup de Paraguayens ne veulent d'ailleurs pas en rester là. Et pour cause : d'autres parlementaires sont également soupçonnés de corruption mais sont toujours en poste, souligne le quotidien Hoy. Dans son éditorial, Ultima Hora fustige d'ailleurs la complicité de la justice paraguayenne : « Malgré de nombreuses dénonciations, preuves accablantes à l'appui, seuls quatre élus ont été condamnés pour corruption ces 30 dernières années », constate le quotidien. « Souvent, le procureur ouvre des enquêtes mais celles-ci n'aboutissent presque jamais ». Et Ultima Hora de conclure : « C’est ainsi que le système judiciaire se fait complice des graves cas de corruption des élus. La frustration et l'indignation de la population sont à leur comble ».
Haïti : marche contre la corruption et tractations politiques
En Haïti, les organisations des droits de l'homme appellent également à une marche contre la corruption, aujourd'hui à Port-au-Prince.
Pendant ce temps Jean-Henry Céant « poursuit les tractations pour la formation de son futur gouvernement », rapporte Alterpresse. Que faut-il attendre de ce nouveau Premier ministre, nommé dimanche soir par Jovenel Moïse, et dont il fût le concurrent malheureux lors de la dernière présidentielle, s'interroge Le Nouvelliste aujourd'hui.
« Quelle sera la position de Jean-Henry Céant sur le scandale (de détournement des fonds, NDLR.) PetroCaribe dont le président Jovenel Moïse ne veut pas entendre parler ? Sera-t-il capable d’apporter de la nourriture dans les assiettes de la population comme l’avait promis le chef de l’État ? L’environnement sera-t-il enfin une priorité ? Un notaire à la Primature, ne serait-ce pas une bonne nouvelle pour ceux qui ont été dépossédés de leurs lopins de terre ou de leurs maisons par des « Tout-Puissants » parfois proches du pouvoir ? En tant que Premier ministre », poursuit encore Le Nouvelliste, « Jean-Henry Céant devra aussi créer les conditions pour l’organisation, l’année prochaine, des élections » législatives, locale et communale. « Un test important pour un chef de parti politique qui dénonçait hier des élections frauduleuses. À la Primature, Jean Henry Céant démontrera s’il est choisi pour renforcer le statu quo ou pour aider à changer les conditions de vie de la population haïtienne. Mais d’abord il doit convaincre les députés et sénateurs de ratifier sa politique générale », conclut l'éditorialiste.