À la Une: la réponse du gouvernement vénézuélien à l’attentat présumé contre le président Maduro

Au Venezuela, le président Nicolas Maduro promet de répondre avec fermeté à la tentative d’attentat auquel il affirme avoir échappé samedi, lors d’un défilé militaire en plein centre de Caracas. Six personnes ont été d’ores et déjà arrêtées, des véhicules saisis, des perquisitions menées, a annoncé hier le ministre vénézuélien de l’Intérieur et de la Justice, Nestor Reverol, cité par le quotidien Ultimas Noticias. L’un des individus interpellés, a précisé le ministre, était visé par un mandat d’arrêt pour une attaque menée en août dernier contre une base militaire dans la ville de Valencia, à l’ouest de Caracas.

Toujours selon les déclarations de Nestor Reverol, l’attentat contre Nicolas Maduro a été commis par deux drones chargés chacun d’un kilo de C4, un puissant explosif militaire. L’un des drones a survolé la tribune présidentielle. Mais sa trajectoire a été perturbée par un système de brouillage. Le drone a alors explosé hors du périmètre prévu, a expliqué le ministre. Le contrôle d’un second drone a été perdu et il a explosé contre un bâtiment situé non loin de la parade militaire.

Mais force est de constater que les membres du gouvernement vénézuélien n’ont pas tous la même version des faits. Le journal d’opposition El Nacional souligne les contradictions dans la communication officielle. Le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, parle lui non pas de deux, mais de trois drones et de trois explosions, « l’une face à la tribune présidentielle, l’autre du côté droit de celle-ci et une troisième contre l’immeuble d’habitation ». Tarek Saab, le procureur général proche du pouvoir, a encore une autre version: « j’ai pu observer comment le drone qui filmait la cérémonie a explosé », a-t-il déclaré samedi soir sur la chaîne CNN en espagnol.

L’opposition doute de la véracité de la thèse de l’attentat. Dans un communiqué, repris par Tal Cual, la formation Frente Amplio qui réunit plusieurs partis d’opposition réclame au gouvernement la présentation de preuves matérielles. Cette frange de l’opposition vénézuélienne rejette toute option violente pour un changement de régime. « Notre peuple mérite une solution démocratique et constitutionnelle », écrivent les auteurs qui disent craindre une nouvelle vague de répression.

Aux États-Unis, pointés du doigt par Nicolas Maduro pour abriter des financiers de l’attentat, selon les dires du président, la presse se montre également dubitative. Et si doutes il y a, « ils viennent du fait qu’il est difficile de croire quoi que ce soit venant du gouvernement Maduro », estime le Wall Street Journal. « Le président se plaint régulièrement de présumées tentatives de coup d’État, une excuse », selon le quotidien américain, « pour persécuter les opposants du régime. Et c’est exactement ce que Monsieur Maduro a annoncé vouloir faire après l’attentat présumé de samedi ».

Le président vénézuélien a aussi accusé le président colombien, Juan Manuel Santos, d’être derrière l’attaque du week-end dernier. Accusation rigoureusement rejetée par la présidence à Bogota.

Colombie : Juan Manuel Santos tire sa révérence demain.

Les éditorialistes colombiens, eux, tirent aujourd’hui le bilan des deux mandats de Juan Manuel Santos qui quitte demain le pouvoir pour laisser la place à son successeur issu de la droite dure, Ivan Duque.

« Juan Manuel Santos a tenu sa promesse: en finir avec la guérilla des Farc », constate El Espectador qui poursuit: « près huit années au pouvoir, le président termine son second mandat avec une côte de popularité très basse, malgré les succès qu’il peut légitimement affichés: autre l’accord historique avec les FARC et le Prix Nobel de la Paix, on y trouve aussi 2 milles 700 kilomètres de nouvelles routes, la modernisation de 75 terminaux portuaires et des travaux dans 91 aéroports, 273 nouveaux ponts, le recul significatif du chômage et une nette amélioration de l’image de la Colombie sur la scène internationale ». Et le quotidien de conclure: « Le mécontentement populaire à l’encontre de Juan Manuel Santos est injuste. D’ici quelques années, l’Histoire reconnaitra ce président pour ce qu’il a été: un grand réformateur ».

L’éditorialiste du journal El Tiempo tire également son chapeau. Ce président aurait été « un homme responsable jusqu’au bout », estime le quotidien, un homme qui « sait dire au revoir ». En effet, poursuit El Tiempo, « Juan Manuel Santos a annoncé qu’il allait se retirer de la vie politique. Il part sans se livrer à des règlements de compte personnel. Il n’est pas porté par la soif de vengeance ni tenté d’instrumentaliser le débat politique pour redorer son blason. En soulignant simplement sa confiance en la stabilité des institutions colombiennes il jette les bases pour l’avenir du pays, y compris sous la présidence d’un Ivan Duque avec lequel il n’a rien en commun ».

Haïti : le président Jovenel Moïse désigne un nouveau premier ministre

En Haïti, quatre semaines après les violences qui ont éclaté à la suite de l’annonce de l’augmentation des prix du carburant, le président a choisi un nouveau premier ministre. « Jovenel Moïse a jeté son dévolu sur Jean Henry Céant », lance Le National. L’annonce a été faite dimanche soir par le président via son compte twitter. La décision émane de deux jours d’intenses négociations « avec les présidents des deux branches du Parlement », précise de son côté Le Nouvelliste.

« Jean Henry Céant est notaire public et coordonnateur du parti politique Renmen Ayiti », écrit encore Le National. À deux reprises, en 2010 et en 2015, il a brigué la présidence. Lors du dernier scrutin présidentiel en 2016, Jean Henry Céant a obtenu 0,75% des suffrages.

Le Premier ministre désigné doit maintenant constituer un gouvernement. Celui-ci ainsi que sa déclaration de politique générale doivent être approuvés par le Parlement. Jean-Henry Céant « affirme mesurer toute la dimension de la tâche et des défis qui l’attendent », écrit Alterpresse. « Plusieurs secteurs de la vie nationale continuent d’exiger la démission du chef de l’Etat, après les émeutes survenues les 6 et 7 juillet dernier, suite à la tentative d’augmenter des prix des produits pétroliers. Le Premier ministre Jack Guy Lafontant et son gouvernement ont été contraints de remettre leur démission, en dépit du retrait de la mesure », rappelle l’agence haïtienne en ligne.

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