Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
L’ACLU, l'Union américaine pour les libertés civiles, poursuit en justice l’administration américaine pour les conséquences de sa politique de « tolérance zéro » sur l’immigration clandestine. Acculé pour avoir séparé des milliers d’enfants de leur famille, le gouvernement ne se démonte pas, et oppose une proposition : pourquoi l’ACLU ne prendrait-elle pas elle-même en charge la recherche, dans leur pays d’origine, des parents déjà expulsés ?
Après tout, l’organisation dispose de ressources importantes, d’un réseau d’avocats et d’ONG, mais aussi de nombreux bénévole et d’une connaissance de l’Amérique centrale.
On pourrait ajouter à cette liste que l’ACLU a, elle, une réelle volonté de sauver la vie de ces enfants, parfois très jeunes, qui attendent dans des camps que leur sort soit réglé.
L’organisation peut donc difficilement refuser d’aider, même s’il est ironique de voir l’administration américaine se décharger ainsi d’une crise qu’elle a créée de toute pièce en prétendant qu’une association a davantage de moyens qu’elle.
Mais les autorités vont-elles réellement collaborer ? Retrouver des personnes au Honduras, au Salvador ou au Guatemala sera un travail de fourmi, et l’ACLU estime que les informations qu’on lui a fournies jusqu’à présent étaient parcellaires et donc souvent inutilisables.