Etats-Unis: Ivanka se démarque (un peu) de Papa Trump

Aux Etats-Unis, quand Donald Trump a été élu président, on imaginait que Ivanka, sa fille aînée de 36 ans, pourrait être une sorte de modératrice des excès de son père. Mais si elle a effectivement une place importante à la Maison Blanche, tout comme son mari Jared Kushner, elle avait jusqu'à présent évité de remettre en cause l'administration, se faisant au mieux discrète lors de certaines décisions. Jeudi, elle n'a pourtant pas pu cacher sa profonde gêne sur deux dossiers sensibles : les familles de migrants clandestins séparés et les attaques contre la presse. Et la Maison Blanche a donc dû arrondir les angles.

De notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier

Ivanka Trump a déclaré qu'elle était « farouchement contre les séparations des familles », rappelant que sa mère était elle-même une immigrée. Les drames humains de ces derniers mois sont pour elle « le pire moment de cette présidence », et sa réprobation n'aurait pas laissé Donald Trump insensible.

Pourrait-elle aussi freiner les attaques du président contre la presse ? Elle admet du bout des lèvres que son père se trompe en qualifiant les médias d'ennemis du peuple. La « Première fille » prendrait-elle ses distances ?

Sarah Sanders, porte-parole de la présidence, n'a pas voulu mettre d'huile sur le feu sur le dossier des migrants, rappelant que Trump voulait faire preuve de fermeté et d'humanité. En revanche, elle refuse de prendre la défense de la presse.

Elle préfère rappeler qu'elle est sans doute la première à son poste à devoir être protégée par le «secret service». « Les médias continuent d'alimenter leurs attaques verbales contre le président et son administration. Alors nous-même avons certainement un rôle à jouer pour préserver le dialogue dans ce pays, mais les médias en ont un aussi. »

Un journaliste de CNN que Trump cible personnellement depuis longtemps, insiste. Mais non, elle ne condamnera pas les attaques contre la presse. « J'apprécie votre passion, je la partage. J'ai déjà répondu à cette question, donné mon sentiment personnel. Je suis ici pour parler au nom du président, et il a été clair. »

Le flottement a malgré tout contraint Trump à venir à la rescousse. Il a ainsi tweeté que sa fille avait eu raison de répondre que les médias n'étaient pas l'ennemi du peuple. En précisant toutefois : « Ce sont les fake news, représentant une large part des médias, qui sont les ennemis du peuple. »

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