Etats-Unis: le premier procès de l'ancien directeur de campagne de Trump

Le lobbyiste Paul Manafort est en détention depuis mi-juin. Il plaide non coupable de lourdes accusations de fraudes fiscales et bancaires. Mais si ce sont ses liens avec l'Ukraine et le potentiel blanchiment de ses lucratives activités qui doivent être étudiés ce mardi, l'affaire de l'ingérence russe lors de l'élection présidentielle de 2016 sera en toile de fond. Et l'ombre de la politique et de la Maison Blanche sera pesante, puisque M. Manafort a été un temps directeur de campagne de Donald Trump en 2016.

Avec notre correspondant à New York,  Grégoire Pourtier

Dix-huit chefs d'inculpation, dont certains passibles d'une peine de 30 ans de prison... Paul Manafort pourrait connaître une chute vertigineuse. Depuis les années 1980, il était une figure influente de Washington, et avait aussi monnayé ses services auprès de plusieurs dirigeants étrangers controversés aux Philippines, en Angola, au Zaïre, ou plus récemment en Ukraine.

Ces prochaines semaines, ce sont ses obscures activités financières qui seront étudiées. Malgré son train de vie très dispendieux, le lobbyiste déchu continue de plaider non coupable. Espère-t-il obtenir la grâce présidentielle ? L'enjeu des débats dépassera en tout cas ses fraudes fiscales et bancaires. Car s'il n'a travaillé que quelques mois pour Donald Trump, ses liens avec la Russie interpellent.

C'est le cas de ceux qui enquêtent sur l'ingérence de Moscou, et Paul Manafort pourrait n'en être qu'au début de ses ennuis. Dans l'autre camp, le procureur spécial Robert Mueller, à la baguette dans toutes ces procédures, a impérativement besoin d'une première victoire judiciaire. Un acquittement de M. Manafort discréditerait toutes ses investigations, que Trump qualifie de « chasse aux sorcières ».

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