Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Ces dernières semaines, les Mexicains ont reçu des appels inhabituels se faisant passer pour des enquêtes téléphoniques. En réalité, il s’agissait d’attaques en vue de diffamer le candidat présidentiel Andrés Manuel Lopez Obrador.
Certains appels diffusaient des messages de peur en alertant sur les risques que courrait le pays en cas de victoire du candidat de gauche.
« Pense à ce que ça signifierait que de revenir aux temps difficiles, où ça demandait tant d’efforts pour surmonter les problèmes. Où tous les six ans il y avait une crise qui engloutissait le patrimoine que tu avais construit avec tant de difficultés. Et où le gouvernement dépensait de manière irresponsable pour des programmes qui ne servaient pas et endettaient le pays. Qu’ils ne te disent pas que tu vas aller mieux, tout simplement. Ce sont seulement des rêves et de la nostalgie pour un passé qui nous a conduit à la banqueroute. Optons pour le changement bien réfléchi et non pas pour le retour au passé ! »
Difficile de savoir d’où provenaient ces appels, car ils étaient envoyés depuis plus de 300 numéros de téléphone. Apparemment à partir de centres d’appels situés au Mexique et à l’étranger.
Ce bombardement téléphonique dans tout le pays a été dénoncé auprès de l’INE, l’Institut national électoral, qui a finalement réussi à identifier les entreprises privées à l’origine de ces appels massifs.
Un jour avant la fin de la campagne, l’INE leur a donné trois heures pour mettre fin à la réalisation de ces communications illégales, dont on ne sait toujours pas qui en a été le commanditaire.