Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Les crimes sexuels commis par des dirigeants d'Oxfam Grande-Bretagne, notamment sur des mineures haïtiennes, remontent à 2010 et 2011, mais ils n'ont été connus qu'en février de cette année, après des révélations de la presse britannique. Le gouvernement haïtien a très peu apprécié le fait de n'avoir jamais été informé par l'ONG alors qu'à l'époque une enquête interne avait établi la véracité de certains abus.
Aussi le retrait de l'agrément a-t-il été annoncé mercredi avec force par le ministre de la Planification Aviol Fleurant. « L’ONG Oxfam Grande-Bretagne est ipso facto déclarée persona non grata, c’est-à-dire n’est plus autorisée à fonctionner sur le territoire national, car cette ONG a violé la législation haïtienne et a porté atteinte grave au principe de l’éminente dignité de la personne humaine. »
Cette suspension d'Oxfam Grande-Bretagne est une nouvelle occasion pour le gouvernement d'affirmer sa volonté de contrôler davantage l'action des ONG dans le pays. Un avant-projet de loi est actuellement en préparation et ce texte offrirait à l'Etat haïtien un encadrement plus sévère des budgets des organisations de coopération.