« Le président a répondu par les faits », a déclaré lundi 11 juin l'évêque de Esteli, membre de la Conférence épiscopale du Nicaragua. « Sa réponse, c'est plus de violence ». Selon les témoignages d'habitants recueillis par la presse nicaraguéenne, les forces de sécurité ont fait irruption vers 6h du matin dans les quartiers est de la capitale, Managua. Sur les vidéos amateurs postées sur les réseaux sociaux, la police, soutenue par des hommes en civil, encagoulés, AKA 47 en bandoulière, attaque les barricades de pavés et de pneus qui bloquent les principales artères de la ville.
Des tirs à balles réelles auxquels répondent les quelques jeunes manifestants qui montent la garde, à coup de jet de pierres et de mortiers artisanaux. La principale voie bloquée par les manifestants est l'autoroute qui relie la capitale à Masaya. Située à seulement 25 kilomètres, Masaya, ville historique du Sandinisme, est aujourd'hui devenue le coeur de l'insurrection.
Pour les manifestants, les barricades servent à protéger les citoyens des attaques quotidiennes des groupes de paramilitaires mais aussi à paralyser l'économie du pays pour mettre la pression sur le gouvernement. L'intervention des forces armées montre que le président Ortega refuse toujours le plan de négociation proposé par les évêques, et qu'il a fait le choix de la répression. Les affrontements ont déjà fait 147 morts en un mois et demi.