Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Face au risque de pénurie d’essence, Michel Temer a finalement décidé de recourir à l’armée. Le décret qu’il a signé est valide pour quatre jours. L’usage de la force pour lever les barrages a été approuvé par un juge de la Cour suprême – avec des amendes prévues pour les conducteurs de camion récalcitrants, de plus de 2 500 euros.
Des mesures de rétorsion inédites de la part des autorités pour tenter de débloquer une situation devenue critique : en quelques jours, la grève des transporteurs routiers a réussi à déstabiliser le Brésil tout entier, qui dépend des camions pour ses approvisionnements et ses exportations de matières premières.
Pénuries d'essence
Plus de 10 aéroports se sont retrouvés à court de combustible, faute d’avoir été livrés en kérosène. Les supermarchés commencent à manquer de produits frais. Le maire de São Paulo, la capitale économique, a décrété l'état d'urgence afin de pouvoir réquisitionner de l’essence.
Lancé pour protester contre la hausse des prix du diesel, le mouvement a pris une ampleur sans précédent. Les routiers brésiliens n’entendent pas renoncer face à la pression du gouvernement. Malgré des négociations chaotiques, le bras de fer se poursuit.