Trente-six jours après le début de la crise sociale et politique au Nicaragua, retour à la case départ pour les différentes parties suite à l’échec des discussions pour la mise en place d’un agenda commun.
La société civile et les différents secteurs qui participent à ce dialogue souhaitaient débattre d’une réforme de la Constitution et de la loi électorale afin de convoquer dans les plus brefs délais des élections générales. Ce que refusent les autorités, qui parlent de tentative déguisée de coup d’État.
Les évêques se retirent
Huit heures après le début de cette quatrième journée de discussion, la Conférence épiscopale nicaraguayenne a donc décidé de jeter l’éponge en suspendant les discussions de manière indéfinie.
« Étant donné qu'aujourd'hui, il n'y a pas de consensus entre les parties, nous, les évêques de la Conférence épiscopale du Nicaragua, en notre rôle de médiateurs dans le dialogue national, sommes malheureusement obligés de suspendre l'assemblée plénière de ce dialogue », a expliqué Leopoldo Brenes, le président de l’institution.
« Toutefois, nous suggérons la mise en place d'une commission mixte constituée de six personnes, trois de chaque partie, afin de trouver un consensus et ainsi surmonter cette impasse. Nous avons en effet constaté que nous avons des points en communs, à savoir la quête de la paix et l'amour pour le Nicaragua. Quand cette commission aura trouvé un consensus, nous pourrons alors relancer le dialogue et reprendre notre mission de médiation. »
Barrages et violences
Cette suspension du dialogue intervient alors que, pendant ce temps, des affrontements se produisaient sur plusieurs routes bloquées par des barrages érigés par le mouvement paysan. Selon les médias locaux, plusieurs dizaines de personnes auraient été blessées et d’autres auraient été arrêtées.
Pour rappel, selon les résultats de l’enquête menée par la CIDH, la Commission interaméricaine des droits de l’homme : 76 personnes auraient perdu la vie lors de la répression des manifestations il y a un mois. Plus de 800 personnes auraient été blessées et plus de 400 autres arrêtées.
Une répression caractérisée par un usage excessif de la force de la part de la police, mais également de groupes para-policiers et de groupes affiliés aux autorités, selon la CIDH.