Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Depuis des mois, la droite colombienne brandit la menace du « castro-chavisme » pour tenter de dissuader les électeurs de voter Gustavo Petro. Le candidat de la gauche indépendante a été guérillero dans sa jeunesse et il a longtemps manifesté sa sympathie pour la révolution bolivarienne d'Hugo Chavez.
Mais Gustavo Petro qui a été maire de Bogota a ensuite pris ses distances avec Hugo Chavez et il a traité Nicolas Maduro de dictateur. Cela ne suffit pas évidemment à rassurer les « anti-pétristes ».
La droite accuse maintenant Petro d'être secrètement financé par Caracas. Sans preuve. A une semaine des élections, le candidat de la gauche est crédité de 25 à 29 % des voix dans les sondages, du jamais-vu en Colombie. C'est dire que la « menace castro-chaviste » a montré ses limites comme stratégie électorale.
On peut penser que la réélection de Nicolas Maduro - qui était attendue - ne va pas bouleverser la donne. A moins que le président vénézuélien n'ait l'idée d'apporter ouvertement son soutien à Gustavo Petro. Inutile de dire que celui-ci ne le souhaite pas.