Brésil: des documents déclassifiés sur la dictature affolent le pays

Au Brésil, des documents déclassifiés de la CIA affolent le pays. Selon un rapport des renseignements américains, l'ex-président brésilien Ernesto Geisel - à la tête de la dictature militaire au Brésil en 1974 - a personnellement autorisé les exécutions d'opposants politiques. Ce rapport explosif de la CIA fait la Une des journaux au Brésil. C'est une nouvelle preuve que le pouvoir de l'époque a organisé une répression sanglante et assumée. La dictature a duré de 1964 à 1985.

Avec notre correspondant à Rio de Janeiro,  François Cardona

Rédigé par le directeur de la CIA en 1974, grâce à des sources haut placées au sein de la dictature brésilienne, le rapport déclassifié était adressé au président américain de l'époque.

Il s'agit du compte rendu d'une réunion secrète, organisée par le président du Brésil alors à la tête de la dictature, le général Geisel. Les chefs des services de renseignement y admettent avoir assassiné 104 personnes l'année précédente et ils obtiennent l'autorisation du chef de l'Etat de continuer cette politique d'assassinats.

Ces révélations ont provoqué un tollé au Brésil. Pedro Dallari était le coordinateur de la Commission vérité qui a enquêté sur les crimes politiques commis sous la dictature. « C'est stupéfiant, dit-il. Ce rapport révèle de manière crue comment un président de la République décide de l'extermination de Brésiliens. Cela prouve que les graves violations aux droits de l'homme commises par le régime militaire ont été une politique d'Etat et de gouvernement. Et pas le résultat d'actions isolées de quelques individus. »

Les travaux de la Commission vérité ont permis de confirmer la mort ou la disparition de 434 personnes. Le bilan pourrait donc être bien plus élevé. Les militaires bénéficient d'une amnistie votée pendant la dictature, et toujours en vigueur aujourd'hui.

(Re) lire : Brésil: des documents rares de la dictature militaire mis en ligne

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