de notre correspondant régional, Eric Samson
C’est dans un quartier pauvre de pêcheurs, sur une dune en face de l’océan, que les archéologues ont découvert les cadavres de 140 enfants âgés de 5 à 14 ans ainsi que les restes de 200 jeunes lamas. Les enfants étaient enterrés la tête tournée vers l’océan, les animaux vers la Cordillère des Andes. Des tests au carbone 14 ont confirmés que le sacrifice de masse a eu lieu entre les années 1400 et 1450, près de Chan Chan, la capitale de l’empire Chimu.
Tous les jeunes sacrifiés montraient la même blessure au sternum. Les visages des enfants étaient recouverts d’une substance rougeâtre, mélange de soufre et de mercure. Leur cage thoracique était fracturée et ouverte, probablement pour leur extraire le coeur. Selon l’archéologue Gabriel Prieto, de l’Université nationale de Trujillo, le sacrifice était probablement destiné à calmer une divinité maritime lors d’un épisode du phénomène du Niño qui provoque pluies et coulées de boue catastrophiques comme en 2017 au Pérou.
Les traces de pas des enfants sont en effet visibles dans une couche de limon, probablement charriée lors d’une inondation. D’autres cas de sacrifices d’enfants ont été étudiés au Mexique et même sur les hauteurs de glaciers andins, mais jamais de cette ampleur.
► Le récit sur le site du National Geographic