Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Les deux ministres ont jeté l'éponge à l'expiration d'un délai de dix jours que le président Moreno leur avait fixé pour capturer un leader dissident des FARC. L'arrestation de Walter Arízala, alias Guacho, était un peu mission impossible pour les deux ministres.
Le leader du Front Oliver Sinisterra se déplace en effet dans la zone de l'Alto Mira, un petit fleuve situé du côté colombien de la frontière. Cette zone de forêt amazonienne est son bastion, au milieu de quelque 7 000 hectares de plantations de coca.
Guacho est à la tête de plusieurs dizaines d'hommes fortement armés ayant comme lui refusé la signature des accords de paix entre le gouvernement colombien et le secrétariat général des FARC fin 2016. Difficile de le capturer dans ces conditions, surtout si l'on reste du côté équatorien de la frontière.
Abandon de la frontière
Les deux ministres paient aussi pour plus de vingt ans d'abandon de la zone frontière, le manque de coordination apparent avec la Colombie et la sensation d'improvisation qu'a laissée leur gestion de la crise : 18 incidents armés, dont l'assassinat de deux journalistes équatoriens et de leur chauffeur, ainsi que l'enlèvement d'un jeune couple ont fait rentrer brutalement l'Equateur dans une réalité à la mexicaine.
Quelque 10 000 soldats et policiers sont actuellement déployés à la frontière Nord et les autorités ont commencé l'examen des finances des policiers installés dans la région pour détecter ceux qui auraient été corrompus par les 12 groupes armés qui se disputent le contrôle de la région et de ses routes d'exportation de la drogue.