Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Quand Donald Trump avait annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie, fin mars, il s’agissait d’une initiative personnelle qui avait pris ses conseillers militaires de court. Il avait donc fallu ensuite préciser : retrait de Syrie quand la menace de l’organisation Etat islamique aura été éliminée. Pour faire bonne figure, le Pentagone avait carrément fait mine de planifier ce retrait, mais sans fixer d’échéance.
Alors quand Emmanuel Macron a prétendu dimanche 15 avril au soir qu’il avait convaincu son homologue américain de rester en Syrie, il a fichu la pagaille à Washington. La Maison Blanche pouvait difficilement tolérer que le président français semble lui dicter la stratégie à suivre. Et puis il a fallu démentir cette volonté d’implication à long terme, tout en convenant que les Américains restaient en effet dans la zone, au contraire de ce qu’avait envisagé Trump. Pas facile à suivre.
Autre exemple de la confusion actuelle. L’ambassadrice à l’ONU avait annoncé des sanctions à venir ce lundi 16 avril contre la Russie, soutien de Damas. Rétropédalage quelques heures plus tard : la présidence a finalement déclaré qu’il n’y en aurait peut-être pas, ou bien plus tard. Pourquoi cette volte-face ? Selon le Washington Post, ce serait Trump en personne qui aurait décidé de finalement épargner Moscou, qu’il a pourtant personnellement pointé du doigt ces derniers jours.