Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Je ne connais pas monsieur Libby, mais j'ai entendu dire qu'il avait été traité de manière injuste », a déclaré simplement Donald Trump dans le communiqué qui annonce sa grâce. La clémence du président à l'égard d'un homme impliqué dans une affaire des fuites a de quoi étonner à première vue, car Donald Trump ne cesse d'invectiver ceux qui dans son entourage divulguent des informations censées rester confidentielles.
La décision du président a suscité un commentaire acerbe de Valérie Palme, l'agent de la CIA dont l'identité avait été révélée. « Le message est clair, a-t-elle déclaré, vous pouvez commettre des crimes contre la sécurité nationale et vous serez graciés ». Pour le camp démocrate, ce message s'adresse avant tout aux proches du président mis en cause dans l'affaire des ingérences russes et qui sont sous la pression des interrogatoires du procureur Mueller.
« Le fait de pardonner ceux qui mentent sous serment menace l'intégrité de l'enquête du procureur spécial et de notre démocratie », a commenté Nancy Pelosi, chef de l'opposition à la chambre des représentants. Mais la porte-parole de la Maison Blanche l'a assuré : « La grâce de Scooter Libby n'a rien à voir avec l'enquête fédérale en cours ».