La Cour pourrait accorder mercredi à Luiz Inacio Lula da Silva un « habeas corpus », ce qui éviterait à l’ex-président de se retrouver derrière les barreaux tant que tous ses recours ne seront pas épuisés. La procédure pourrait durer des mois, voire des années. Si les magistrats le lui refusent, Lula ira en prison. Hier, plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour réclamer l’emprisonnement de l’ancien président. Aujourd’hui, ses partisans se rassemblent devant la Cour suprême.
Et l’armée s’en mêle : dans un climat déjà très agité, le chef d’état-major Eduardo Villas Bôas a déclaré sur Twitter que l’armée « rejetait l’impunité et respectait la Constitution, la paix sociale et la démocratie, comme tous les bons citoyens » a-t-il précisé. Ces propos sont largement repris par la presse brésilienne, « likés » et partagés par de nombreux hauts gradés de l’armée, comme le relève le quotidien Correio Brazilienze. Ce qui selon Folha de São Paulo n’est pas sans rappeler les déclarations, l’an dernier, d’un autre général de l’armée : Antonio Hamilton Mourão affirmait alors « les forces armées peuvent imposer une solution si la justice n’arrive pas à résoudre le problème politique ». Pour le magazine Carta Capital, l’intervention dans le débat d’Eduardo Villas Bôas accentue aujourd’hui la pression sur la Cour suprême.
Collusions de l’administration Trump avec la Russie : l’enquête se poursuit
Aux États-Unis, la chronique de l’enquête sur d’éventuelles collusions de l’administration Trump avec la Russie se poursuit : le Washington Post apporte aujourd’hui de nouvelles précisions juridiques sur le statut de Donald Trump. Selon les sources du journal, le procureur spécial Robert Mueller considère pour l’instant le président comme un « sujet » de l’enquête.
C’est-à-dire, selon la loi, que Robert Mueller ne dispose pas d’indices suffisants pour que des charges soient retenues contre lui. Et le procureur aurait de nouveau invité le président à témoigner devant la justice. Mais, poursuit le Washington Post, les avocats du président estiment qu’un « sujet » peut facilement devenir une « cible » c’est-à-dire, toujours en termes juridiques, qu’il pourrait se retrouver en accusation, en fonction de ses déclarations.
L’armée américaine à la frontière avec le Mexique
L’immigration fait la Une du Wall Street Journal avec ce titre « Le président veut déployer l’armée à la frontière ». Depuis des jours le président fait monter la pression, en réaction à une caravane de migrants qui traverse actuellement le Mexique en direction des États-Unis, à l’initiative d’une ONG.
Donald Trump veut donc envoyer l’armée à la frontière mexicaine, en attendant la construction du mur. Mais il met aussi l’économie dans la balance, avec l’ALENA, le traité de libre-échange nord-américain : le Wall Street Journal cite ce tweet du président américain : « Il vaudrait mieux que cette grande caravane soit stoppée. La vache à lait de l’ALENA est en jeu, tout comme l’aide américaine au Honduras et à tous les pays qui laissent faire ce genre de choses. Le Congrès doit agir maintenant ! », conclut Donald Trump.
Le journal explique toutefois que « ces menaces surviennent alors qu’Américains, Canadiens et Mexicains sont en train d’accélérer les négociations sur l’accord économique », et que « les États-Unis comme le Mexique poussent pour que les discussions sur l’ALENA aboutissent rapidement, avant les échéances électorales de ces deux pays, sachant que le gouvernement américain a récemment annoncé des mesures de rétorsion commerciales contre la Chine. »
Réaction du gouvernement mexicain
Le Mexique n’a pas tardé à réagir. « Le gouvernement mexicain a demandé officiellement aux États-Unis de clarifier l’annonce du président américain sur le déploiement militaire à la frontière », peut-on lire dans les colonnes d’El Excelsior, qui cite le ministre des Affaires étrangères, Luis Videgaray, selon lequel « le Mexique ne conduit pas sa politique migratoire sous la menace ».
Le gouvernement mexicain, poursuit le journal, a assuré hier soir que les participants à la caravane faisaient l’objet de procédures administratives d’immigration. 400 d’entre eux auraient été renvoyés dans leur pays d’origine, quelques-uns auraient obtenu l’asile au Mexique. Sur les réseaux sociaux, Luis Videgaray explique enfin que « les participants à la caravane sont en train de se disperser progressivement de leur plein gré. »
Le Venezuela réagit aux propos d’Emmanuel Macron sur la présidentielle
Le président français a reçu hier à Paris une délégation de l’opposition et a déclaré dans un communiqué « les conditions d’organisation des élections présidentielles le 20 mai ne permettent pas, en l’état, un scrutin juste, libre et transparent ». La république bolivarienne rappelle Paris à l’ordre.
C’est à lire dans les colonnes d’El Universal, qui cite le ministre vénézuélien des Affaires étrangères : « Président Macron, le 20 mai, des millions de Vénézuéliens vont élire démocratiquement leur président de la République, avec le système électoral le plus sûr et le plus transparent au monde », estime Jorge Arreaza, qui poursuit : « nous exigeons le respect des affaires intérieures du Venezuela. » De son côté, l’opposition se félicite du soutien français dans le quotidien El Nacional. Carlos Vecchio, le responsable du mouvement Voluntad Popular, faisait partie de la délégation et il remercie le président Macron, à qui il a longuement parlé de la crise humanitaire que traverse son pays, pour son soutien.
Sport et pédophilie : le foot argentin en pleine tourmente
L’histoire est sordide et fait couler beaucoup d’encre en Argentine : des adolescents pensionnaires des centres de formation de grands clubs de football du pays ont été soumis à la prostitution et au viol, en échange parfois d’une promotion ou d’une paire de crampons. La justice a ouvert une enquête. Six personnes ont déjà été arrêtées, dont un arbitre et un organisateur de tournois. La presse y consacre de très nombreux articles. On lira par exemple dans La Nacion cette interview d’un psychologue qui rappelle que le foot est un vecteur de promotion sociale pour les jeunes de milieux défavorisés :
« Si ces jeunes pensionnaires des clubs de foot », qu’il appelle les garçons « planche à billets », « disent à leurs parents : je ne veux pas rester, ils peuvent s’entendre répondre que leur famille dépend d’eux pour vivre. Ils sont sous pression dès le départ », explique le psychologue qui s’interroge : « Que vont faire les directeurs des centres, les patrons du football ? Vont-ils réaliser que les violeurs se servent dans le vivier de la pauvreté ? Vont-ils agir, mettre en place des garde-fous ? »
Les derniers développements de ce scandale aux nombreuses ramifications sont à lire dans Clarin. Le quotidien revient, notamment, sur le cas du club River Plate de Buenos Aires, et sur celui du club Avellanas : pas moins de neuf personnes pourraient être mises en examen ce mercredi.