Cette tragédie est l’une des pires dans l’histoire du Venezuela comme le rappelle la presse nationale au lendemain de ce drame qui a coûté la vie à soixante-huit personnes. Mais ce type de tragédie est loin d’être le premier dans ce pays qui connaît un problème endémique de surpopulation carcérale.
Les prisons vénézuéliennes ont la réputation d’être très dures, insalubres, la nourriture y est mauvaise. Les témoignages de détenus laissent penser que les mauvais traitements y sont fréquents. Des situations régulièrement dénoncées par des ONG.
Face à la saturation dans ces centres pénitentiaires, les autorités vénézuéliennes ont petit à petit laissé croupir dans des cellules de commissariat des détenus qui auraient dû être incarcérés dans des prisons. Une situation qui s’est pérennisée à tel point qu’aujourd’hui certains commissariats vénézuéliens n’ont même plus de place pour des gardes à vue.
Au problème de surpopulation carcérale s’ajoute en plus celui de la corruption. De nombreux détenus préfèrent payer pour rester dans une cellule d’un commissariat plutôt que d’aller en prison pour une question de « confort ». L’Etat, lui, semble avoir totalement abandonné le problème alors que l’ONU, ce jeudi, a appelé le Venezuela à mettre les conditions de détention dans ses prisons en concordance avec les normes internationales.