Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Comme à chaque fois qu’il part en reportage dans un quartier difficile, Vladjimir Legagneur avait établi mercredi 14 mars avec sa femme des horaires d’appels pour garder le contact au cours de la journée. A midi, il lui a dit que tout allait bien, mais ensuite tous les appels sont restés sans réponse.
Depuis 10 jours, Fleurette Guerrier ne sait quoi penser, elle qui rappelle que son mari ne faisait que son métier en allant à Grand-Ravine. « Il faisait un travail utile à tous parce qu’il était allé chercher des informations pour les transmettre à la population ici et à l’international. Il n’était pas parti faire quelque chose de mal », affirme-t-elle.
Aujourd'hui, la femme de Vladjimir Legagneur appelle les autorités à « s’activer sur le dossier » pour que lumière soit faite sur ce qu'il s’est passé. « Jusqu’à présent, je ne sais pas si mon mari est en vie ou s’il est mort », s'inquiète-t-elle. « Les autorités sont responsables de la sécurité de la population, elles sont obligées d’agir parce que je ne peux aller chercher seule, je ne peux pas outrepasser le pouvoir des autorités. On cherche partout, mais on ne trouve rien, donc vous les autorités seules pouvez nous aider à éclaircir la situation. »
Les collectifs de photojournalistes haïtiens veulent mobiliser l’opinion, car au-delà de la disparition de leur collègue, il s’agit de défendre la liberté d’information, liberté de la presse et l’Etat de droit. Dans un communiqué, l'ONG Reporters sans frontières « exhorte les autorités à poursuivre leur enquête ».