Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Que reproche-t-on à François en Argentine ? De rouler pour l'opposition. C'est un pape péroniste, disent les partisans du président de centre droit Mauricio Macri. Non sans raison, comme le rappelle le théologien Gustavo Irazábal : « La pensée théologique et pastorale que représente Bergoglio est née en communion avec le péronisme. »
Mais il y a plus. Le pape reçoit des dirigeants péronistes qui se réclament ensuite de lui quand ils manifestent contre le gouvernement. Et ses rencontres avec Macri sont froides alors qu'il accueille à bras ouverts l'ancienne présidente Cristina Kirchner.
Pour Irazábal, c'est un choix. « Les différences de traitement entre Cristina Kirchner et Macri témoignent d'une idée reçue très ancrée dans la culture argentine, et selon laquelle seuls les péronistes peuvent gouverner pour les pauvres », estime-t-il.
Autre sujet d'irritation : depuis 2013 François n'a pas remis les pieds en Argentine alors qu'il s'est rendu dans pratiquement tous les pays de la région.
Ni macriste ni péroniste, Jorge Báez veut être patient. « Bien sûr que nous voulons qu'il vienne et nous l'attendons. Mais c'est au pape de décider quand il viendra en Argentine », dit-il.
Le pape ne viendra pas, dit Gustavo Irazábal. « On voit bien qu'il pense que ce serait imprudent de venir en Argentine. »
Et comme Macri vient d'autoriser que le Parlement débatte de la légalisation de l'avortement, les choses ne vont pas s'arranger avec François.
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