« Elle est choquante mais pas surprenante, cette décision de Monsieur Trump de faire ce qu'aucun autre président en exercice n'a osé : rencontrer personnellement le dirigeant nord-coréen », estime le New York Times qui poursuit : « Son approche des affaires internationales est avant tout marquée par une extrême confiance en lui. Qu'il s'agisse de la paix au Proche Orient ou des traités commerciaux, le président n'a de cesse de répéter qu'il réussira -par la seule force de son caractère- là où ses prédécesseurs ont échoué. Jusqu'à présent il n'a apporté aucune preuve que sa méthode fonctionne. Mais convaincu d'être le seul à pouvoir prendre les décisions importantes, Donald Trump rencontrera peut-être un état d'esprit semblable quand il s'assiéra à table avec Kim Jong-Un ». Le New York Times prédit en tout cas un face à face « de deux dirigeants qui croient chacun profondément être la seule personne qui compte ».
Beaucoup de journaux américains critiquent aujourd’hui l’annonce de cette rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un. A l’instar du Washington Post qui écrit : « Si Trump s'imagine remporter une manche, c'est parce qu'il ne connait rien à la Corée du Nord et n'a personne dans son administration qui en saurait davantage. Par conséquent Trump fonce tout droit vers un sommet risqué, sans avoir obtenu quoi que ce soit en échange. En revanche, il offre à l'homme qui bafoue comme personne les droits de l'Homme ce que ce dernier désire le plus: de la légitimé internationale. Donald Trump, comme d'habitude, ne sait pas ce qu'il est en train de faire ».
D’autres commentateurs se montrent au contraire optimistes : « Donald Trump sera loué pour sa campagne de sanctions internationales qui semble porter ses fruits », constate USA Today. Bien que l’éditorialiste concède qu’il soit « irréaliste de penser que cette campagne ait mis Pyongyang à genoux si rapidement. Et encore plus irréaliste de croire que Kim se soit transformé du jour au lendemain en un gars sympa ». Malgré ces réticences, Usa Today estime que le dialogue direct est la bonne méthode. « Nous ne devons pas craindre des conversations. Peut-être, juste peut-être, nous pourrons persuader la Corée du Nord de modifier ses comportements les plus monstrueux et de limiter les plus dangereux de ses programmes d'armement. Aussi imparfait soit le résultat, Trump aura mon soutien pour le prix Nobel de la Paix s'il y arrive », conclut l’éditorialiste.
Colombie : la FARC se retire de la campagne présidentielle
En Colombie, la FARC a renoncé jeudi à sa participation à l'élection présidentielle du mois de mai. « L'état de santé précaire de son candidat à la présidence, Rodrigo Londoño, n'était pas le seul élément important dans cette décision », estime El Pais. « L'impopularité de ce mouvement politique issu de l'ancienne guérilla du même acronyme est immense en Colombie. Et il n'a pas su convaincre la population de son projet pour la société ». Pire, renchérit El Colombiano, « le leadership de Londoño était solide quand il était encore le chef militaire de la guérilla. Mais une fois démobilisée, les divisions internes n'ont pas tardé à faire leur apparition. La cohésion au sein de l'ancienne troupe n'est plus la même, et Londoño n'a pas su gagner l'adhésion des siens ».
« Ne reste aux dirigeants de la FARC que les 10 sièges qui leur sont accordés d'office par l'accord de paix après les élections législatives, dont le premier tour se tient ce dimanche », reprend El Pais. « Ainsi présente au Congrès colombien, la FARC va devoir construire son projet politique, qui pour l'instant n'existe pas ».