Avec notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle
Voilà 15 ans que les Boliviens attendent ce moment : le procès de l'ex-président Gonzalo Sanchez de Lozada, dit Goni, qui a fui le pays, direction Miami, une nuit d'octobre 2003. La demande d'extradition n'a jusqu'ici pas abouti.
C'est une cour fédérale de Floride qui s'est emparée du cas, grâce à une forme de compétence universelle des tribunaux américains face à des exécutions ordonnées par des autorités, où que ce soit dans le monde.
Après plusieurs années de bataille juridique, l'ex-président et son ministre de la Défense devront répondre de leurs actes lors de la répression de manifestations en 2003, qui a fait plus de 60 morts. Mais il n'y aura ce lundi sur les bancs du tribunal que les familles de huit victimes, face aux deux accusés. Ce procès civil permettra, si la responsabilité est reconnue, une indemnisation pour ces Boliviens ayant perdu des membres de leur famille.
Mais pour Freddy Avalos, l'un des avocats des victimes, l’enjeu de ce procès n'est pas seulement de l'argent. « L'important dans ce procès, c'est qu'une fois qu'il y aura eu un jugement favorable pour les victimes, une fois que Sanchez de Lozada aura été condamné, les Boliviens pourront de nouveau exiger son extradition », a-t-il affirmé. Le procès pourrait durer un mois.