Avec notre correspondante à Lima, AliceCampaignolle
Il ne se passe pas un jour sans que les Boliviens ne descendent dans la rue. La Paz, Santa Cruz, Cochabamba, c’est le pays entier qui se mobilise. Les manifestations ont démarré en novembre dernier avec les médecins protestant contre le nouveau Code pénal. Se sont ajoutés les transporteurs, les producteurs de coca, certains syndicats, et beaucoup de « simples citoyens ».
Le président Evo Morales, face à la pression de la rue, vient d’annoncer que le Code pénal serait abrogé, avant même d’avoir pu être appliqué.
Pourtant la grogne sociale ne cesse pas. Car en réalité derrière le Code pénal c’est un ras-le-bol général qui s’exprime, un ras-le-bol face à Evo Morales. Et notamment depuis la décision juridique, fin novembre, de lui permettre de se présenter une nouvelle fois à l’élection présidentielle, alors que la Constitution l’interdit et que la majorité des Boliviens avaient dit « non » à une quatrième candidature lors d’un référendum en 2016.
Sur les pancartes des manifestants ces jours-ci on peut lire « stop aux mensonges » ou « non à la dictature ». L’élection présidentielle doit avoir lieu fin 2019, les tensions sociales ne font que commencer.
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