Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
La fin de la guerre avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (devenues Force alternative révolutionnaire commune, FARC) ne signifie pas encore la paix pour la Colombie. La Croix-Rouge internationale (CICR) se félicite de la diminution des indices de violence dans le pays, mais elle tire tout de même la sonnette d’alarme. D’abord parce qu’il reste des groupes armés disséminés sur le territoire : il y a les dissidents des FARC qui n’ont pas encore rendu les armes dans le sud du pays, il y a la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) et il y a les milices au service du narcotrafic.
La situation de la population civile face à ces groupes armés est d’autant plus précaire que l’État colombien peine à reprendre le contrôle des régions abandonnées par les FARC. Ces territoires isolés continuent de vivre sans police et très souvent sans écoles ni centres de santé.
Manque de volonté politique pour l’accord
L’accord de paix signé avec les FARC n’a été que très partiellement mis en œuvre. Le développement rural est encore une promesse. Le manque de volonté politique se fait également sentir en matière de recherche des personnes disparues : 90 000 individus manquent à l’appel en Colombie. Et le CICR s’inquiète aussi de la désastreuse situation dans les prisons.
Le président Juan Manuel Santos a gagné un prix Nobel et a signé la paix, le prochain gouvernement se devra de la construire.