Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Le gouvernement ne cache plus son pessimisme. « Reprendre les négociations va être difficile », a déclaré le président Juan Manuel Santos. Le bilan de l'offensive de l'ELN, fourni par l'armée, fait état de 20 actes terroristes, essentiellement des bus, des camions et des péages incendiés.
Une douzaine d'autres attentats auraient été déjoués. Maigre bilan pour les « Elenos » qui ont quand même réussi à perturber l'activité économique et politique dans leurs fiefs. Nombre de commerçants ont préféré ne pas ouvrir. Les candidats en campagne pour les législatives de mars ont évité certaines communes. L'ELN maintient son pouvoir de nuisance.
Le président Santos qui quitte le pouvoir dans six mois aurait souhaité signer la paix avec l'ELN, prix Nobel de la paix oblige. Il a suspendu les négociations de paix fin janvier, après un attentat qui avait causé la mort de 5 policiers à Baranquilla. Il ne les a pas rompues. Mais Santos est attaqué par la droite dure qui lui reproche de négocier avec des terroristes. La récente démonstration de force de l'ELN et la perspective des élections rétrécissent sa marge de manoeuvre.