Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Après avoir participé à quelques coups tordus en Afrique, en Asie ou en Europe de l'Est, Paul Manafort s'est peut-être finalement brûlé les ailes en se rapprochant de Donald Trump lors de sa campagne électorale. Car le procureur spécial Robert Mueller semble bien l'avoir identifié comme l'un des maillons faibles du dispositif.
Non pas que Manafort soit forcément impliqué dans une potentielle collusion avec Moscou, mais ses anciennes pratiques financières le fragilisent. Déjà fort de douze chefs d'inculpation depuis fin octobre, son dossier s'est alourdi de 32 nouvelles accusations jeudi 22 février, toujours pour des faits présumés de fraude fiscale et de dissimulation de comptes bancaires à l'étranger.
L'ingérence russe présumée en toile de fond
Ces affaires ne sont pas nécessairement en lien avec l'enquête sur l'ingérence russe, mais elles mettent Manafort sous pression. Cache-t-il autre chose ? Sera-t-il tenté de collaborer pour alléger une possible condamnation ? A-t-il au moins des éléments nouveaux à fournir à l'enquête ?
S'il a occupé le poste de directeur de campagne et qu'il connaît les arcanes de Moscou pour avoir longtemps travaillé avec le président pro-russe d'Ukraine, Manafort n'a finalement passé que quelques mois dans l'entourage direct de Trump.